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Sagot :
Bonjour,
Le "cogito" cartésien disant "je pense donc je suis" (cogito ergo sum) est pour Descartes la première vérité absolument certaine. On ne peut en effet en douter sans le prouver, car si je doute, je pense, et si je pense, je suis. Il est alors possible d’opposer ce qui est en nous conscience spontanée et ce que nous sommes vraiment.
La véritable conscience de soi d’après Descartes consiste en un doute volontaire et systématique. Ce doute porte tout ce dont il est possible de douter, y compris ce dont on ne peut pas douter, par exemple que nous avons un corps. Pour mettre en doute l’existence du corps, prenons l’argument du rêve. Lorsque je rêve, je m’imagine éveillé, habillé, marchant, sautant, volant même, alors que pourtant je suis simplement allongé dans mon lit. Qu’est-ce qui m’assure maintenant que je ne suis pas en train de rêver de ce corps que je crois avoir ? Rien puisque pendant mon rêve aucun indice ne me permet d’être sur que je ne suis pas réveillé, je dois donc douter de la réalité de mon corps.
Rien ne résistera donc au doute cartésien à une exception près : l’existence du doute lui-même c’est-à-dire à la fois l’existence de la pensée et l’existence d’un sujet qui pense. Il n’y a pas de doute que je suis et que je suis ce pouvoir de douter de toute réalité extérieur ainsi que de mon corps. Je prends conscience de ce que je suis (j’ai conscience de moi comme existant) de plus je suis une substance pensante. A ce moment, je suis certain d’être un moi qui doute autrement dit qui pense.
Certes, je suis un "je", un être qui pense, mais cette évidence d'une sorte de monde intérieur est trompeuse. Si la pensée consciente est le jouet d'une sorte de pensée organique dont je n'ai nulle conscience immédiate il convient d'en déduire, que je ne suis pas cette conscience réfléchit, pure pensée capable de diriger le corps dont Descartes croyait prendre conscience au terme du doute. Reconnaître l'existence d'un inconscient psychique conduit Freud à poser deux thèses : je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être. Il existe des lacunes dans la conscience. Ce qui en moi est inconscient ne peut être accessible au moi conscient.
Je ne suis pas nécessairement ce que j'ai choisi d'être. Mais reconnaître cela conduit à une conscience productrice d’illusions de soi : une conscience philosophique.
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