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bonsoir, vous pouvez m'aider s'il vous plaît a faire une dissertation en philo s'il vous plaît la question est la conscience de soi est-elle méconnaissance de soi?​

Sagot :

Bonjour

Il est difficile de concevoir que l'on puisse devenir totalement étranger à soi-même au moment de la prise de conscience, tout comme il est délicat de considérer que cette prise de conscience puisse apporter une totale et complète connaissance de soi, simplement parce que le conscient et l'inconscient sont liés et concourent ensemble à la constitution de l'identité du sujet. En effet, les phénomènes inconscients sont soit innés, soit influencés par l'histoire personnelle du sujet (histoire dont il a conscience). Ce sont les conséquences de son histoire qui sont inconscientes. Par exemple, un individu qui a été maltraité durant son enfance aura tendance à être dur avec ses enfants, au contraire si il a eu une enfance heureuse, il sera plus souple avec eux. Dans ces deux cas, ils pensent que leur façon d'éduquer leurs enfants est correcte. Ils ne pensent pourtant pas la même chose ! C'est que leur inconscient a été influencé par les circonstances de leur vie sociale, ce qui a des répercutions sur leur conscience. Comme dit Marx dans l'Idéologie allemande, "ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience". De cette manière, l'homme qui a reçu une dure éducation aura tendance à être dur avec sa progéniture parce que, dans son inconscient, ayant subi le même traitement, il sera convaincu qu'il s'agit là de la meilleure façon d'éduquer ses enfants, puisqu'il s'agit là de la méthode de son père à lui, même si lui-même n'avait pas apprécié ce traitement. Il aura conscience de la dureté de ses méthodes, mais, inconsciemment, son opinion est déjà faite. Et consciemment, il appliquera ces méthodes.

On voit ainsi le lien très étroit existant entre le conscient et l'inconscient, ils s'influencent l'un l'autre en permanence, ce qui permet au sujet qui prend conscience de lui de prendre conscience de l'existence de l'inconscient ou d'une partie de l'inconscient qui fait partie de lui grâce à l'étude qu'il fait de sa propre conscience. Ainsi la connaissance qu'il a de lui-même est encore plus importante car il a désormais conscience d'être mû en partie par un phénomène inconscient qu'il ne peut contrôler directement. Toutefois, s'il lui est possible d'explorer la sphère inconsciente de son psychisme grâce à sa conscience, il lui est impossible d'explorer la sphère consciente de son psychisme en partant des phénomènes inconscients qui évoluent hors de cette sphère, car il faut que le point de départ de cette recherche lui soit connu. Ainsi, même l'exploration de sa conscience, afin de mieux la comprendre, peut se révéler ardue pour le sujet. Il peut toutefois se définir en se basant sur ses réactions physiques, qui trahissent ses états de conscience ou d'inconscience. Par exemple si son estomac se révulse à la vue d'un animal blessé, il en conclura qu'il aime les animaux. Par ce procédé, il peut en apprendre beaucoup sur lui-même, mais ce processus est long et dépends de l'histoire future du sujet. On peut dire que l'on met toute une vie à se définir soi-même.

L'Être, bien qu'il soit changeant, bien qu'il ne soit pas immuable, reste le même ; c'est nous qui ne le reconnaissons pas quand nous prenons conscience de lui. Il se cache derrière ce miroir, il joue avec les formes et les couleurs mais, derrière, il continue d'exister. Ainsi, prendre conscience de soi, c'est devenir étranger à soi car l'Être est en mouvement quand, à l'instar de Parménide, nous le voyons immobile.