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Sagot :
Bonjour
La connaissance est un outil de l’homme mais il faut avoir conscience qu’elle est tirée des apparences et que l’on ne connaîtra jamais le cœur absolu des choses. Ceux qui cherchent à tous prix une Vérité absolue finissent par être dégoûté de ce monde imparfait et provisoire, et rêvent d’un autre monde possédant une cohérence, un sens ; ils ne vivent donc pas vraiment puisqu’ils n’arrivent pas à profiter de leur vie au jour le jour, ne sont jamais satisfaits du temps et du lieu où ils se trouvent et regrettent de n’être pas ailleurs. C’est pourquoi Nietzsche décrète « la mort de Dieu », c’est à dire la fin en la croyance qu’il existe un absolu hors de ce monde ou une Vérité unique, universelle et éternelle. Les vérités humaines ne sont pas celles de dieux : elles sont provisoires et se renouvellent puisque l’univers n’est pas figé mais il s’étend, il se transforme sans cesse ; il n’est même pas intemporel puisque né du Big Bang et appelé peut-être à se contracter à nouveau un jour. Tout change, rien n’est Un mais tout est composé de plusieurs choses. Ainsi il n’y a pas une connaissance, mais des connaissances dont la valeur n’est pas d’accéder à la Vérité mais d’aider à vivre. A ce propos, Nietzsche affirme, dans l’avant-propos du Gai savoir : "chez tous les philosophes, il ne s’est jusqu’à présent nullement agi de "vérité", mais d’autre chose, disons de santé, d’avenir, de croissance, de puissance, de vie…" Le savoir doit être "gai", plaisant, parce qu’il est positif, chercher à apprendre et à connaître marque d’une curiosité éveillée, d’une énergie débordante et c’est donc signe de santé du corps, de vitalité des affects et de légèreté de l’esprit. Cette recherche perd tout son intérêt à partir du moment où elle devient une contrainte, une obligation déplaisante qui ennuie l’individu puisque son but est d’égayer et de stimuler.
La connaissance n’est pas condition du bonheur tout simplement parce qu’il n’y a pas une connaissance mais des connaissances multiples et variées, donc qui ne contribuent pas toutes au bonheur de l’homme. Les connaissances sont donc des outils que l’homme sélectionne et utilise à son gré afin de servir son bonheur mais elles ne sauraient être des conditions dans la mesure où le bonheur est affaire privée et où chacun en détermine la recette selon sa personnalité et ses propres besoins.
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