Bonjour
L'auteur anticipe les critiques que l'on pourrait faire à la science et les réfute. Il dit ainsi que si elle est un outil pour les fanatiques, elle n'a pas pour fin de servir leurs causes. En effet, lorsqu'on s'adresse à un auditoire peu instruit, il est facile de qualifier un fait de scientifique. Hitler, par exemple, s'est servi de l'eugénisme pour servir l'idéologie nazie. François Jacob dit que la science convient mieux que les passions pour "traiter certaines affaires humaines". On peut donc penser qu’il n’est pas favorable à l’intervention des croyances dans la vie politique, quelles qu’elles soient. La vérité existe-t-elle ? La science permet-t-elle d'y parvenir ?
En tant que scientifique, François Jacob est partisan de la démarche scientifique. Il remarque que la science n'a pas besoin de tuer pour convaincre, tant que l'on accepte d'écouter ses arguments. Il est vrai que, où que l'on se trouve, tout le monde est d'accord pour admettre que la somme d'un et un vaut deux. Ceci est une vérité universelle. La science se base sur des vérités empiriques (du grec empeiros). Cependant, Hume, un empiriste, dit que rien ne nous assure de la certitude d'un fait comme: "le soleil se lèvera demain" car celui-ci ne peut être assuré qu'au moment où nous le constatons. La science ne permet pas d'énoncer de vérité "intangible et éternelle", au contraire des croyances. François Jacob est donc un empiriste qui prône que l’expérience est le seul chemin possible pour trouver la vérité. François Jacob dit qu'il faut préférer la science aux croyances. Mais la science est-t-elle complètement dépourvue de dangers? Les croyances sont-t-elles toujours nuisibles ou est-ce l'excès qui les rend dangereuses?
La science, au contraire des dogmes qui décrivent "le monde dans tous ses détails", est une recherche sans fin. En ne cessant jamais de rechercher, l'Histoire a montré que la démarche scientifique peut être à l'origine de dangers pour l'Humanité, comme par exemple la bombe atomique dont les fondateurs cherchaient juste au départ à percer un des mystères de l'Univers.
François Jacob est donc partisan de la démarche scientifique. Il pense que le doute perpétuel est de rigueur pour ne pas se laisser aller au fanatisme.
Le problème qu’il soulève dans cet extrait du jeu des possibles est aujourd’hui encore d’actualité avec l’extrémisme religieux grandissant, et le sera probablement jusqu’à ce que l’Homme cesse d’agir selon ses croyances.