Bonjour
Daeninckx arrive à donner au lecteur un rôle déterminant : durant la tentative d’évasion de Gocéné, un balayeur sénégalais travaillant dans le métro arrive à sauver Gocéné d’une capture assurée. Le lecteur arrive donc à s’identifier à ce personnage qui est d’une aide indispensable au héros. Le balayeur semble incarner le lecteur qui aurait souhaité venir en aide à ces Kanaks dans un contexte pareil.
Daeninckx, qui savait que certaines personnes de l’époque étaient conscientes du danger d’une telle manifestation, nous présente une scène où des protestataires s’élèvent publiquement contre cette Exposition coloniale. Mais malheureusement non seulement ils ne trouvent pas de public attentif mais en plus on s’empresse de les faire taire par tous les moyens ; ce qui est sans doute une référence aux surréalistes qui ont tenté en vain de se mobiliser contre cet événement.
L’auteur donne donc à la France un rôle de "bourreau" face à ces victimes de la colonisation et veut effacer le côté bienfaisant et joyeux de cette manifestation et veut au contraire dénoncer la responsabilité de la France face au dénigrement des colonisés et dénoncer la volonté de la France de montrer sa supériorité vis-à-vis de ces pays. Didier Daeninckx est très subjectif et a une vision très manichéenne de la situation avec d’un côté les colonisés qui seraient les "gentils" et la République française qui incarnerait le "méchant".
