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Bonjour et merci d'avance de m'aider sur ce devoir svp
4- Dans la suite du texte, quelle expression (constituée de deux groupes de mots) résume

cet écart important entre les prix ?

5- Recopie entre guillemets une phrase qui montre, pour le jeune romancier, la supériorité

de Paris sur la province.

6- Quelle métaphore animalière est employée à la fin de cet extrait pour préciser

l’organisation de la société à Paris ?

7- Que signifie cette métaphore ?


« Ma pauvre sœur, Paris est un étrange gouffre : on y trouve à dîner pour dix-huit sous,

et le plus simple dîner d’un restaurat1

élégant coûte cinquante francs ; il y a des gilets

et des pantalons à quatre francs et quarante sous, les tailleurs à la mode ne vous les

font pas à moins de cent francs. On donne un sou pour passer les ruisseaux des rues

quand il pleut. Enfin la moindre course en voiture vaut trente-deux sous. Après avoir

habité le beau quartier, je suis aujourd’hui hôtel de Cluny, rue de Cluny, dans l’une

des plus pauvres et des plus sombres petites rues de Paris, serrée entre trois églises et

les vieux bâtiments de la Sorbonne2. J’occupe une chambre garnie3

au quatrième

étage de cet hôtel, et, quoique bien sale et dénuée, je la paye encore quinze francs par

mois. Je déjeune d’un petit pain de deux sous et d’un sou de lait, mais je dîne très bien

pour vingt-deux sous au restaurat d’un nommé Flicoteaux, lequel est situé sur la place

même de la Sorbonne. Jusqu’à l’hiver ma dépense n’excédera pas soixante francs

par mois, tout compris, du moins je l’espère. Ainsi mes deux cent quarante francs

suffiront aux quatre premiers mois. D’ici là, j’aurai sans doute vendu L’Archer de

Charles IX et les Marguerites4

. N’ayez donc aucune inquiétude à mon sujet. Si le

présent est froid, nu, mesquin, l’avenir est bleu, riche et splendide. La plupart des

grands hommes ont éprouvé les vicissitudes5

qui m’affectent sans m’accabler. […]

Ce pays est celui des écrivains, des penseurs, des poètes. Là seulement se cultive la

gloire, et je connais les belles récoltes qu’elle produit aujourd’hui. Là seulement les

écrivains peuvent trouver, dans les musées et dans les collections, les vivantes œuvres des génies du temps passé qui réchauffent les imaginations et les stimulent. Là

seulement d’immenses bibliothèques sans cesse ouvertes offrent à l’esprit des

renseignements et une pâture6. Enfin, à Paris, il y a dans l’air et dans les moindres

détails un esprit qui se respire et s’empreint7

dans les créations littéraires. On apprend

plus de choses en conversant au café, au théâtre pendant une demi-heure qu’en

province en dix ans. Ici, vraiment, tout est spectacle, comparaison et instruction. Un

excessif bon marché, une cherté8

excessive, voilà Paris, où toute abeille rencontre son

alvéole9

, où toute âme s’assimile ce qui lui est propre. Si donc je souffre en ce

moment, je ne me repens de rien10. Au contraire, un bel avenir se déploie et réjouit

mon cœur un moment endolori. Adieu, ma chère sœur, ne t’attends pas à recevoir

régulièrement mes lettres : une des particularités de Paris est qu’on ne sait réellement

pas comment le temps passe. La vie y est d’une effrayante rapidité. J’embrasse ma

mère, David et toi plus tendrement que jamais. »


Sagot :

Réponse :

4. Un écart important entre les prix :

"on y trouve à dîner pour dix-huit sous,  et le plus simple dîner d’un restaurant  élégant coûte cinquante francs ; il y a des gilets  et des pantalons à quatre francs et quarante sous, les tailleurs à la mode ne vous les  font pas à moins de cent francs."

5. La supériorité de Paris : "Enfin, à Paris, il y a dans l’air et dans les moindres  détails un esprit qui se respire et s’empreint  dans les créations littéraires. "

6. La métaphore animalière : "voilà Paris, où toute abeille rencontre son  alvéole  ,"

Paris est comme une ruche bourdonnante tant la vie y est trépidante.

Explications :

« Ma pauvre sœur, Paris est un étrange gouffre : on y trouve à dîner pour dix-huit sous,  et le plus simple dîner d’un restaurant  élégant coûte cinquante francs ; il y a des gilets  et des pantalons à quatre francs et quarante sous, les tailleurs à la mode ne vous les  font pas à moins de cent francs. On donne un sou pour passer les ruisseaux des rues  quand il pleut. Enfin la moindre course en voiture vaut trente-deux sous. Après avoir  habité le beau quartier, je suis aujourd’hui hôtel de Cluny, rue de Cluny, dans l’une  des plus pauvres et des plus sombres petites rues de Paris, serrée entre trois églises et  les vieux bâtiments de la Sorbonne. J’occupe une chambre garnie  au quatrième  étage de cet hôtel, et, quoique bien sale et dénuée, je la paye encore quinze francs par  mois. Je déjeune d’un petit pain de deux sous et d’un sou de lait, mais je dîne très bien  pour vingt-deux sous au restaurant d’un nommé Flicoteaux, lequel est situé sur la place  même de la Sorbonne. Jusqu’à l’hiver ma dépense n’excédera pas soixante francs  par mois, tout compris, du moins je l’espère. Ainsi mes deux cent quarante francs  suffiront aux quatre premiers mois. D’ici là, j’aurai sans doute vendu L’Archer de  Charles IX et les Marguerites . N’ayez donc aucune inquiétude à mon sujet. Si le  présent est froid, nu, mesquin, l’avenir est bleu, riche et splendide. La plupart des  grands hommes ont éprouvé les vicissitudes  qui m’affectent sans m’accabler. […]

Ce pays est celui des écrivains, des penseurs, des poètes. Là seulement se cultive la  gloire, et je connais les belles récoltes qu’elle produit aujourd’hui. Là seulement les  écrivains peuvent trouver, dans les musées et dans les collections, les vivantes œuvres des génies du temps passé qui réchauffent les imaginations et les stimulent. Là  seulement d’immenses bibliothèques sans cesse ouvertes offrent à l’esprit des  renseignements et une pâture. Enfin, à Paris, il y a dans l’air et dans les moindres  détails un esprit qui se respire et s’empreint  dans les créations littéraires. On apprend  plus de choses en conversant au café, au théâtre pendant une demi-heure qu’en

province en dix ans. Ici, vraiment, tout est spectacle, comparaison et instruction. Un  excessif bon marché, une cherté  excessive, voilà Paris, où toute abeille rencontre son  alvéole  , où toute âme s’assimile ce qui lui est propre. Si donc je souffre en ce moment, je ne me repens de rien. Au contraire, un bel avenir se déploie et réjouit  mon cœur un moment endolori. Adieu, ma chère sœur, ne t’attends pas à recevoir  régulièrement mes lettres : une des particularités de Paris est qu’on ne sait réellement

pas comment le temps passe. La vie y est d’une effrayante rapidité.

J’embrasse ma  mère, David et toi plus tendrement que jamais. »