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JAVERT La face humaine de Javert consistait en un nez camard, avec deux profondes narines vers lesquelles montaient sur ses deux joues d'énormes favoris. On se sentait mal à l'aise la première fois qu'on voyait ces deux forêts et ces deux cavernes. Quand Javert riait, ce qui était rare et terrible, ses lèvres minces s'écartaient, et laissaient voir, non seulement ses dents, mais ses gencives, et il se faisait autour de son nez un plissement épaté et sauvage comme sur un mufle de bête fauve. Javert sérieux était un dogue; lorsqu'il riait, c'était un tigre. Du reste, peu de crâne, beaucoup de mâchoire, les cheveux cachant le front et tombant sur les sourcils, entre les deux yeux un froncement central permanent comme une étoile de colère, le regard obscur, la bouche pincée et redoutable, l'air du commandement féroce. Il était stoïque, sérieux, austère; rêveur triste; humble et hautain comme les fanatiques. Son regard était une vrille. Cela était froid et cela perçait. Toute sa vie tenait dans ces deux mots: veiller et surveiller. Il avait la conscience de son utilité, la religion de ses fonctions, et il était espion comme on est prêtre. Malheur à qui tombait sous sa main! Il eût arrêté son père s'évadant du bagne Toute la personne de Javert exprimait l'homme qui épie et qui se dérobe. On ne voyait pas son front qui disparaissait sous son chapeau, on ne voyait pas ses yeux qui se perdaient sous ses sourcils, on ne voyait pas son menton qui plongeait dans sa cravate, on ne voyait pas ses mains qui rentraient dans ses manches, on ne voyait pas sa canne qu'il portait sous sa redingote. Mais l'occasion venue, on voyait tout à coup sortir de toute cette ombre, comme d'une embuscade, un front anguleux et étroit, un regard funeste, un menton menaçant, des mains énormes; et un gourdin monstrueux. On comprendra sans peine que Javert était l'effroi de toute cette classe que la statistique annuelle du ministère de la justice désigne sous la rubrique: Gens sans aveu. Le nom de Javert prononcé les mettait en déroute; la face de Javert apparaissant les pétrifiait. Tel était cet homme formidable. Javert était comme un oeil toujours fixé sur M. Madeleine. Victor Hugo, Les Misérables, deuxième partie, III, 8, 1862

Questions à traiter : 1) Le portrait physique :

a) Quelles sont les figures de style employées dans ce portrait ? Nommez-les et relevez des exemples.

b) Quelle est l’impression dominante du portrait physique dans chacun des trois premiers paragraphes ? Justifiez vos réponses.

2) Le portrait moral

 

a) Dégagez les caractéristiques morales de ce personnage.

b) Relevez des indices qui renseignent sur le métier de Javert.

c) Peut-il y avoir entente entre Javert et les autres personnages que vous avez rencontrés ? Justifiez votre réponse.

3) En quoi ce portrait donne-t-il des clés au lecteur pour comprendre le rôle de Javert dans l’intrigue du roman ?

Sagot :

On a déjà fait et corrigé cet exercice. :)

1) a.Comparaisons : "un froncement central permanent comme une étoile de colère", "il était espion comme on est prêtre"

Métaphores : J. sérieux était un dogue ; lorsqu'il riait, c'était un tigre", "ces deux forêts et ces deux cavernes"

Accumulation : "il était stoïque, sérieux, austère..."

Anaphore : "On ne voyait.., on ne voyait.. on ne voyait..."

b.Dans le premier para., le portrait de J. insiste sur l'animalité du personnage.

Le 2ème évoque le regard de Javert, qui est comparé à "une vrille".

Et le 3ème insiste sur l'aspect menaçant de J., dont on ne distingue pas bien les traits : "on ne voyait pas son front..."

2) a. J. apparaît dans ce texte comme un homme intransigeant, impitoyable. Il n'admet aucune transgression de la loi, qu'il incarne et entend faire respecter.

b. Plusieurs indices permettent de connaître son métier : "veiller et surveiller", "il était espion comme on est prêtre" et "il eût arrêté son père s'évadant du bagne".

 

Pour la c. et la 3) je suis désolée mais on ne les avait pas fait.

 

 

 

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