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Bonjour, la question est

Faut-il se mefier de sa conscience ?

quelqu’un pourrez m’eclaircir svp même en privé


Sagot :

Explications:

Salut 

Et bien déjà tu peux définir ce qu'est la conscience, regarde dans les dicos... et tu verras que les idées submergent d'elle-même! Ensuite travaille autour du mot Faut-il?. La question est : est ce que c'est une obligation de se méfier ou pas... enfin voilà ce que je pense de cette question.

J'ai trouvé quelques idées sur la conscience : 

La conscience comme présence du sujet au monde

" Revenir à soi, c’est revenir au monde, c’est-à-dire précisément à autre chose que soi ", disait Valéry. En effet, perdre conscience (s’évanouir), c’est perdre à la fois le monde et soi-même, c’est s’abîmer dans le néant (" être, c’est être perçu ou percevoir ", Berkeley). Dès lors, la conscience est la condition de toute présence : présence au monde comme à soi. C’est la conscience qui fait que, pour un être, il y a bien quelque chose (le monde comme lui-même). C’est elle qui fait qu’un être n’est pas seulement dans le monde (comme une chose enfouie parmi les choses), mais est devant le monde (comme un sujet se tenant face à un objet). La conscience, on le voit, suppose nécessairement une distanciation, une séparation par rapport à la compacité opaque du réel. Sans ce décalage ou cette trouée (Sartre), il n’y aurait ni connaissance (conscience perceptive ou psychologique) ni jugement (conscience morale). Si l’on ne pouvait s’écarter au moins un peu de l’être, on ne pourrait ni le voir ni le connaître ; si l’on ne pouvait séparer au moins un peu l’être de ce qu’il doit être (sa valeur), on ne pourrait pas le juger normativement. Et sans doute faut-il dire avec Alain que " Toute conscience est d’ordre moral, puisqu’elle oppose toujours ce qui devrait être à ce qui est. "

La conscience c’est la personne, à la fois grande et misérable

La conscience, en plaçant l’individu devant le monde, lui fait occuper une position unique et imprenable, une situation sans autre coïncidence qu’elle-même.

Deux consciences, en effet, ne peuvent occuper exactement la même situation, ni fusionner (l’amour lui-même, pour reprendre le poète Rilke, n’est jamais que l’inclination de deux solitudes l’une vers l’autre). C’est là l’irréductible solitude de toute conscience. Mais c’est aussi, pour de très nombreux philosophes, la marque de la dignité de l’homme, seul être conscient et donc seul à être, à chaque fois, une personne unique et irremplaçable. En ce sens, l’être conscient (l’homme), irréductible à une chose, suppose un respect et des droits particuliers. Cependant, de grandeur de l’homme, la conscience peut aussi apparaître comme la marque de sa misère. Car c’est par elle qu’il se sait mortel, qu’il est sujet au remords (la mauvaise conscience), à la tristesse, à l’ennui, bref, qu’il est particulièrement exposé à la souffrance.

Solitude et intersubjectivité

La solitude de la conscience n’équivaut pas à un solipsisme (où le sujet pensant constitue à lui seul toute réalité). Si autrui ne peut pénétrer totalement ma conscience, cette dernière n’est pas séparée de lui. Au contraire, la conscience semble originairement ouverte sur autrui (notamment par le désir de reconnaissance) et le monde. L’intersubjectivité lui est constitutive.

Cette thèse doit beaucoup à la notion d’intentionnalité forgée par Husserl : " toute conscience est conscience de quelque chose ", c’est-à-dire qu’elle est relationnelle, qu’elle est la visée d’une extériorité à laquelle elle donne sens.

Conscience et vérité

La conscience fait à l’homme l’obligation de se penser, lui et le monde. En ce sens, elle est à la source de toute philosophie. Ainsi Socrate, respectant l’injonction du " Connais-toi toi-même ! " qui lui fût adressée par l’oracle de Delphes, inaugure-t-il la philosophie occidentale comme mise à l’épreuve des savoirs et des certitudes, comme exercice du doute en vue de la vérité. Avec Descartes, la conscience deviendra même le fondement et le modèle de toute vérité, pour autant que la certitude d’être conscient (être une chose qui pense), saisie à travers le cogito (" je pense donc je suis "), est la seule qui résiste à un doute radical.

Voilà, fait en bon usage... 

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