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Sagot :
Bonjour
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Le travail est une activité qui développe les facultés propres à l’homme. Le travail humain est ce qui permet à l'homme de développer ses qualités spécifiques, à savoir sa conscience, sa raison, sa volonté, son imagination, et plus encore sa moralité. Tout d’abord, le travail sur soi est présent partout où on assiste à des apprentissages, à l’acquisition d’une culture qu’elle soit physique ou intellectuelle. L’homme peut se connaître également par son activité pratique comme le montre Hegel. De plus, la pratique régulière de certaines actions permet de les rendre plus spontanées, plus faciles, c’est à dire de créer en nous une aptitude nouvelle, une faculté nouvelle qui nous permet d’atteindre une maîtrise ou une excellence qui sans cet apprentissages ou ces efforts n’existerait pas. Comme le dit Aristote, on a affaire à une série d’actes qui crée une puissance, celle de les accomplir sans effort. Selon Kant, l’essence de l’homme est de développer ses potentialités puisqu’il est perfectible, ce qu’il fait par le biais du travail. Le travail mobilise donc et développe en l’homme des facultés, compétences, aptitudes qui le rendent accompli, heureux.
Le travail peut tout d’abord être vu comme une contrainte. D’après le mythe prométhéen le travail est une nécessité liée à notre survie, il est donc contraint. De plus, dans la Bible, Dieu chasse Adam et Eve du paradis et les condamne à travailler. Dans ces deux cas, le travail est forcé. Selon Rousseau les hommes ont inventé l'arc et la flèche, la ligne et l'hameçon parce que "les hivers longs et rudes, les étés brûlants qui consument tout exigèrent d'eux une nouvelle industrie". C'est dire que c'est l'hostilité de la nature qui a contraint l'homme au travail et que, sinon, il "coulerait des jours paisibles". Le travail est seulement destiné à la survie de l’homme. On peut adapter cette idée à notre société contemporaine d’aujourd’hui : l’homme travaille, en premier lieu, pour gagner sa vie et ainsi pouvoir subvenir aux biens de première nécessité c’est à dire pouvoir se nourrir, se loger et se vêtir. Sinon pourquoi les hommes se sont-ils mis à travailler un jour si ce n’est pas dans le but initial de pouvoir survivre au monde qui l’entoure ?
Le travail présente des effets négatifs sur l’homme et sa société. En effet, la technique est devenue un instrument de domination et d’exploitation de la nature mais aussi de l’homme. La technique qui a amélioré les conditions de vie des hommes est devenue si complexe qu’on a l’impression que ce n’est plus l’homme qui instrumentalise et transforme la nature mais qu’il est lui-même instrumentalisé, envahi et dépassé par ses propres inventions. L’homme devient lui-même objet de transformation et doit faire face à de nouvelles interrogations, de nouveaux enjeux (nucléaire par exemple). Heidegger lui souligne le fait que la nature n’est plus respectée mais provoquée, c’est à dire défiée, appelée à être exploitée sans cesse et à livrer son énergie. A ce rythme, l’homme contribuera donc à l’épuisement de ses ressources d’ici peu. Enfin selon Marx, le travail contribuerait à l’augmentation des inégalités sociales et à la mise en place de classes sociales.
Avec des conditions de travail avantageuses l’homme peut également s’accomplir dans son travail. En effet en rendant possible la réalisation parfaite et achevée de ses projets dans le temps l’homme peut prétendre à quelque chose de parfait en son genre, d’idéal pour lui. Or dans bien des cas, l’économie régit, perverti et détoure l’homme de la fin première de son accomplissement. Le travail peut alors se définir dans la seule finalité de faire du profit. Dans ce cas là il y aura donc parcellisation des taches et moindre utilité des travailleurs qui seront dépourvus de tout sens dans leur travail. On rejoint ainsi l’idée d’aliénation du travail. C’est alors au politique de protéger le monde du travail en empêchant qu'il ne devienne un marché d'hommes. La législation du travail a donc pour rôle de permettre au travail de conserver sa vocation première, laquelle consiste à nous permettre d'accomplir toutes nos facultés.
On pourrait cependant souligner que le travail à lui seul ne suffit pas à l'accomplissement de toutes nos facultés et à la réalisation de notre bonheur. N’y a t-il pas d’autres façons de travailler qui permettraient à l’homme d’arriver au terme, à la perfection de ce qu’il doit être ? Le travail ne se réduit pas au travail économique qui semble être unique facteur d’aliénation. On pourrait penser au travail humanitaire, par exemple travailler le mieux possible à s’occuper d’enfants malades en Afrique qui représenterait également une forme d’accomplissement de l’homme.
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