Voici l'Act 1 scène 2 du Cid pouvez vous a l'aide de la scène 2 répondre au question suivante svp :
L’INFANTE, LÉONOR, UN PAGE
L’INFANTE
Page, allez avenir Chimène de ma part
Qu’aujourd’hui pour me voir elle attend un peu tard,
Et que mon amitié se plaint de sa paresse.
(Le page rentre.)
LÉONOR
Madame, chaque jour même désir vous presse ;
Et dans son entretien je vous vois chaque jour
Demander en quel point se trouve son amour
L’INFANTE
Ce n’est pas sans sujet : je l’ai presque forcée
À recevoir les traits dont son âme est blessée.
Elle aime don Rodrigue, et le tient de ma main,
Et par moi don Rodrigue a vaincu son dédain ;
Ainsi de ces amants ayant formé les chaînes,
Je dois prendre intérêt à voir finir leurs peines.
LÉONOR
Madame, toutefois parmi leurs bons succès
vous montrez un chagrin qui va jusqu’à l’excès.
Cet amour, qui tous deux les comble d’allégresse,
Fait-il de ce grand cœur la profonde tristesse,
Et ce grand intérêt que vous prenez pour eux
Vous rend-il malheureuse alors qu’ils sont heureux ?
Mais je vais trop avant, et deviens indiscrète.
L’INFANTE
Ma tristesse redouble à la tenir secrète.
Écoute, écoute enfin comme j’ai combattu,
Écoute quels assauts brave encore ma vertu.
L’amour est un tyran qui n’épargne personne :
Ce jeune cavalier cet amant que je donne,
Je l’aime.
LÉONOR
Vous l’aimez !
L’INFANTE
Mets la main sur mon cœur
Et vois comme il se trouble au nom de son vainqueur,
Comme il le reconnaît.
LÉONOR
Pardonnez-moi, madame,
Si je sors du respect pour blâmer cette flamme,
Une grande princesse à ce point s’oublier
Que d’admettre en son cœur un simple cavalier !
Et que dirait le roi, que dirait la Castille ?
Vous souvient-il encore de qui vous êtes fille ?
L’INFANTE
Il m’en souvient si bien que j’épandrai mon sang,
Avant que je m’abaisse à démentir mon rang.
Je te répondrais bien que dans les belles âmes
Le seul mérite a droit de produire des flammes ;
Et si ma passion cherchait à s’excuser
Mille exemples fameux pourraient l’autoriser :
Mais je n’en veux point suivre où ma gloire s’engage ;
La surprise des sens n’abat point mon courage ;
Et je me dis toujours qu’étant fille de roi
Tout autre qu’un monarque est indigne de moi.
Quand je vis que mon cœur ne se pouvait défendre,
Moi-même je donnai ce que je n’osais prendre.
Je mis, au lieu de moi, Chimène en ses liens,
Et j’allumai leurs feux pour éteindre les miens.
Ne t’étonne donc plus si mon âme gênée
Avec impatience attend leur hyménée ;
Tu vois que mon repos en dépend aujourd’hui.
Si l’amour vit d’espoir il périt avec lui ;
C’est un feu qui s’éteint, faute de nourriture ;
Et malgré la rigueur de ma triste aventure,
Si Chimène a jamais Rodrigue pour mari
Mon espérance est morte, et mon esprit guéri.
Je souffre cependant un tourment incroyable.
Jusques à cet hymen Rodrigue m’est aimable :
Je travaille à le perdre, et le perds à regret ;
Et de là prend son cours mon déplaisir secret.
Je vois avec chagrin que l’amour me contraigne
à pousser des soupirs pour ce que je dédaigne ;
Je sens en deux partis mon esprit divisé.
Si mon courage est haut, mon cœur est embrasé.
Cet hymen m’est fatal, je le crains, et souhaite :
Je n’ose en espérer qu’une joie imparfaite.
Ma gloire et mon amour ont pour moi tant d’appas,
Que je meurs s’il s’achève ou ne s’achève pas.
LÉONOR
Madame, après cela je n’ai rien à vous dire,
Sinon que de vos maux avec vous je soupire ;
Je vous blâmais tantôt, je vous plains à présent.
Mais puisque dans un mal si doux et si cuisant
Votre vertu combat et son charme et sa force,
En repousse l’assaut, en rejette l’amorce,
Elle rendra le calme à vos esprits flottants.
Espérez donc tout d’elle, et du secours du temps,
Espérez tout du ciel, il a trop de justice
Pour laisser la vertu dans un si long supplice.
L’INFANTE
Ma plus douce espérance est de perdre l’espoir.
LE PAGE
Par vos commandements Chimène vous vient voir
L’INFANTE, à Léonor
Allez l’entretenir en cette galerie.
LÉONOR
Voulez-vous demeurer dedans la rêverie ?
L’INFANTE
Non, je veux seulement, malgré mon déplaisir,
Remettre mon visage un peu plus à loisir.
Je vous suis. Juste ciel, d’où j’attends mon remède,
Mets enfin quelque borne au mal qui me possède,
Assure mon repos, assure mon honneur.
Dans le bonheur d’autrui je cherche mon bonheur
Cet hyménée à trois également importe ;
Rends son effet plus prompt, ou mon âme plus forte.
D’un lien conjugal joindre ces deux amants,
C’est briser tous mes fers et finir mes tourments.
Mais je tarde un peu trop, allons trouver Chimène,
Et par son entretien soulager notre peine.
Voici l'Act 1 scène 2 du Cid pouvez vous a l'aide de la scène 2 répondre au question suivante svp :
1. Résumé rapide de la scène
2. Relevez les antithèses
3. Que traduisent ces antithèses ?
4. Pourquoi peut-on dire que l’Infante est une héroïne tragique ?
5. En quoi peut-on dire que les scènes 1 et 2 forment un diptyque ?
Merci