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Je devais être méconnaissable : ma barbe avait poussé pendant ma fièvre cérébrale, mon visage s’était creusé. Comme je m’asseyais à une table, je vis justement Mme Gabin qui apportait une tasse, pour acheter deux sous de café ; et elle se planta devant le comptoir, elle entama avec la dame de l’établissement les commérages de tous les jours. Je tendis l’oreille.

— Eh bien ! demandait la dame, cette pauvre petite du troisième a donc fini par se décider ?

— Que voulez-vous ? répondit Mme Gabin, c’était ce qu’elle avait de mieux à faire. M. Simoneau lui témoignait tant d’amitié !… il avait heureusement terminé ses affaires, un gros héritage, et il lui offrait de l’emmener là-bas, dans son pays, vivre chez une tante à lui, qui a besoin d’une personne de confiance.

La dame du comptoir eut un léger rire. J’avais enfoncé ma face dans un journal, très pâle, les mains tremblantes.

— Sans doute, ça finira par un mariage, reprit Mme Gabin.

Mais je vous jure sur mon honneur que je n’ai rien vu de louche. La petite pleurait son mari, et le jeune homme se conduisait parfaitement bien… Enfin, ils sont partis hier. Quand elle ne sera plus en deuil, n’est-ce pas ? ils feront ce qu’ils voudront.

À ce moment, la porte qui menait du restaurant dans l’allée s’ouvrit toute grande, et Dédé entra.

— Maman, tu ne montes pas ?… J’attends, moi. Viens vite.

— Tout à l’heure, tu m’embêtes ! dit la mère.

L’enfant resta, écoutant les deux femmes, de son air précoce de gamine poussée sur le pavé de Paris.

— Dame ! après tout, expliquait Mme Gabin, le défunt ne valait pas M.Simoneau… Il ne me revenait guère, ce gringalet. Toujours à geindre ! Et pas le sou ! Ah ! non, vrai ! un mari comme ça, c’est désagréable pour une femme qui a du sang… Tandis que M. Simoneau, un homme riche, fort comme un Turc…

— Oh ! interrompit Dédé, moi, je l’ai vu, un jour qu’il se débarbouillait. Il en a, du poil sur les bras !

— Veux-tu t’en aller ! cria la vieille en la bousculant. Tu fourres toujours ton nez où il ne doit pas être.

Puis, pour conclure :

— Tenez ! l’autre a bien fait de mourir. C’est une fière chance.

Quand je me retrouvai dans la rue, je marchai lentement, les jambes cassées. Pourtant je ne souffrais pas trop.

J’eus même un sourire, en apercevant mon ombre au soleil. En effet, j’étais bien chétif, j’avais eu une singulière idée d’épouser Marguerite. Et je me rappelais ses ennuis à Guérande, ses impatiences, sa vie morne et fatiguée. La chère femme se montrait bonne. Mais je n’avais jamais été son amant, c’était un frère qu’elle venait de pleurer. Pourquoi aurais-je de nouveau dérangé sa vie ! un mort n’est pas jaloux. Lorsque je levai la tête, je vis que le jardin du Luxembourg était devant moi. J’y entrai et je m’assis au soleil, rêvant avec une grande douceur. La pensée de Marguerite m’attendrissait, maintenant.

Je me l’imaginais en province, dame dans une petite ville, très heureuse, très aimée, très fêtée ; elle embellissait, elle avait trois garçons et deux filles. Allons ! j’étais un brave homme, d’être mort, et je ne ferais certainement pas la bêtise cruelle de ressusciter.

Bonjour il me faudrais une problématique et 2 grande partie pour ce devoir svp je dois le rendre à la rentrée.

Sagot :

Explications:

tont texte est trop long peux tu me faire un résumé rapide de se texte

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