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Sagot :
Dans la pièce Lucrèce Borgia, le mélange des genres et des tons est développé par le biais de l’antagonisme au sein d’un même personnage. Cette caractéristique du drame romantique consiste à exposer à la fois le sublime, qui est relié au spirituel, au bien et aux vertus, mais également le grotesque correspondant au mal, au matériel et aux vices. Les auteurs du drame romantique ont choisi d'agir de la sorte afin de produire des œuvres qui s’apparentent plus à la réalité, composée du tragique et du comique. Dans cette pièce, le personnage de Lucrèce Borgia ressent des sentiments opposés créant un contraste. Effectivement, elle est perçue comme étant bonne quand il est question de tout l’amour maternel qu’elle éprouve envers son fils, Gennaro. Elle lui écrit une lettre afin de lui exprimer ses sentiments forts, tour en tenant compte qu’il ne connait pas l’identité de sa mère : "DONA LUCREZIA, lisant - Oh non ! Contente-toi de savoir que tu as une mère qui t’adore, et qui veille jour et nuit sur ta vie ......"
Dans cet extrait, le ton de voix menaçant de Lucrèce Borgia se traduit à travers la ponctuation utilisée par l’auteur, servant à faire succéder un mélange de propos affirmatifs en interrogatifs. Le rythme créé sert donc à illustrer la méchanceté de son geste, puisqu’elle fait comme si elle interagissait avec ses victimes, mais elle ne leur laisse pas le temps de répondre. Elle se place donc en position de supériorité par rapport à eux. Cette situation démontre bien l’antagonisme de sentiments en elle, puisqu’elle a tenté de tuer Gennaro, son fils bien aimé, sans le savoir. Par ailleurs, un contraste de sentiments est aussi présent dans le personnage de Gennaro. Il est sublime dans l’optique où il ressent un amour inconditionnel pour une certaine personne, sa mère. Il prétend vivre pour elle : "...– Ma pauvre mère ! N’est-ce pas que vous comprenez maintenant que je m’arrête peu aux galanteries et aux amourettes, parce que je n’ai qu’une pensée au cœur, ma mère ! Oh ! délivrer ma mère ! La servir, la venger, la consoler, quel bonheur ! Je penserai à l’amour après. ..."
Tout ce que je fais, je le fais pour être digne de ma mère. (p.29)
Cette réplique démontre qu’il ferait tout pour sa mère, même s’il ne sait pas de
qui il s’agit. Par contre, il ne sait pas qu’au fond, il déteste sa mère malgré lui, puisque celle-ci se trouve à être Lucrèce Borgia, une dame qui le dégoûte pour tous les crimes qu’elle a commis. Dans l’extrait suivant, il exprime, sans censure, le mépris qu’il éprouve pour cette femme : "GENNARO – Oh ! Maudite soit cette Lucrèce Borgia ! ... "maudite", "châtiment" et "horreur" est utilisé pour exprimer que Gennaro n’éprouve aucune compassion envers elle " après ce qu’elle a fait, elle mériterait tout ce qu’il y a de mal, selon lui. Ceci est donc contradictoire, puisqu’il prétend aimer sa mère plus que tout, alors qu’elle se trouve à être une femme qu’il déteste énormément. Bref, les personnages créés par Victor Hugo sont confrontés à un débat de sentiments propres à leur personne. Ces deux personnages vivent donc des situations déstabilisantes dans lesquelles ils réalisent que le mélange du grotesque et du sublime engendre des actions qui ne coïncident pas avec leurs sentiments. En plus de rejeter la règle qui consiste à garder le même ton du début à la fin de la pièce, Victor Hugo rejette celle de la bienséance. Dans la
tragédie classique, les scènes de violence, de débats amoureux, les festins et le langage peu soutenu sont évités, dans le but de ne pas choquer le public. Par contre, afin de créer des œuvres qui reflètent davantage la réalité, les auteurs du drame romantique osent intégrer ce qui est contraire à la bienséance dans leurs pièces. Dans Lucrèce Borgia, Victor Hugo ne peut pas passer à côté de cette règle du théâtre classique, puisque certaines scènes pouvant être considérées comme déplacées sont nécessaires au déroulement du récit. En effet, vers la fin de la pièce, un festin organisé au palais de la princesse Negroni a lieu. L’extrait suivant explique bien l’ambiance qui y règne : Au moment où la toile se lève, il y a quatorze convives à table, Jeppo, Maffio, Ascanio, Oloferno, Apostolo, Gennaro et Gubetta, et sept jeunes femmes, jolies et très galamment parées. Tous boivent ou mangent, ou rient a gorge déployée avec leurs voisines, excepté Gennaro, qui paraît pensif et silencieux. (p.73).
Le champ lexical du festin créé par les verbes conjugués "boivent", "mangent" et "rient à gorge déployée" accorde une ambiance de fête et de délire à la scène. Cette situation de festin, qui n’aurait pas pu être présente dans une pièce classique, était nécessaire, puisque c’est là que Lucrèce Borgia se venge en ajoutant du poison dans le vin des hommes présents. L’auteur devait démontrer que les personnages buvaient beaucoup
Dans cet extrait, le ton de voix menaçant de Lucrèce Borgia se traduit à travers la ponctuation utilisée par l’auteur, servant à faire succéder un mélange de propos affirmatifs en interrogatifs. Le rythme créé sert donc à illustrer la méchanceté de son geste, puisqu’elle fait comme si elle interagissait avec ses victimes, mais elle ne leur laisse pas le temps de répondre. Elle se place donc en position de supériorité par rapport à eux. Cette situation démontre bien l’antagonisme de sentiments en elle, puisqu’elle a tenté de tuer Gennaro, son fils bien aimé, sans le savoir. Par ailleurs, un contraste de sentiments est aussi présent dans le personnage de Gennaro. Il est sublime dans l’optique où il ressent un amour inconditionnel pour une certaine personne, sa mère. Il prétend vivre pour elle : "...– Ma pauvre mère ! N’est-ce pas que vous comprenez maintenant que je m’arrête peu aux galanteries et aux amourettes, parce que je n’ai qu’une pensée au cœur, ma mère ! Oh ! délivrer ma mère ! La servir, la venger, la consoler, quel bonheur ! Je penserai à l’amour après. ..."
Tout ce que je fais, je le fais pour être digne de ma mère. (p.29)
Cette réplique démontre qu’il ferait tout pour sa mère, même s’il ne sait pas de
qui il s’agit. Par contre, il ne sait pas qu’au fond, il déteste sa mère malgré lui, puisque celle-ci se trouve à être Lucrèce Borgia, une dame qui le dégoûte pour tous les crimes qu’elle a commis. Dans l’extrait suivant, il exprime, sans censure, le mépris qu’il éprouve pour cette femme : "GENNARO – Oh ! Maudite soit cette Lucrèce Borgia ! ... "maudite", "châtiment" et "horreur" est utilisé pour exprimer que Gennaro n’éprouve aucune compassion envers elle " après ce qu’elle a fait, elle mériterait tout ce qu’il y a de mal, selon lui. Ceci est donc contradictoire, puisqu’il prétend aimer sa mère plus que tout, alors qu’elle se trouve à être une femme qu’il déteste énormément. Bref, les personnages créés par Victor Hugo sont confrontés à un débat de sentiments propres à leur personne. Ces deux personnages vivent donc des situations déstabilisantes dans lesquelles ils réalisent que le mélange du grotesque et du sublime engendre des actions qui ne coïncident pas avec leurs sentiments. En plus de rejeter la règle qui consiste à garder le même ton du début à la fin de la pièce, Victor Hugo rejette celle de la bienséance. Dans la
tragédie classique, les scènes de violence, de débats amoureux, les festins et le langage peu soutenu sont évités, dans le but de ne pas choquer le public. Par contre, afin de créer des œuvres qui reflètent davantage la réalité, les auteurs du drame romantique osent intégrer ce qui est contraire à la bienséance dans leurs pièces. Dans Lucrèce Borgia, Victor Hugo ne peut pas passer à côté de cette règle du théâtre classique, puisque certaines scènes pouvant être considérées comme déplacées sont nécessaires au déroulement du récit. En effet, vers la fin de la pièce, un festin organisé au palais de la princesse Negroni a lieu. L’extrait suivant explique bien l’ambiance qui y règne : Au moment où la toile se lève, il y a quatorze convives à table, Jeppo, Maffio, Ascanio, Oloferno, Apostolo, Gennaro et Gubetta, et sept jeunes femmes, jolies et très galamment parées. Tous boivent ou mangent, ou rient a gorge déployée avec leurs voisines, excepté Gennaro, qui paraît pensif et silencieux. (p.73).
Le champ lexical du festin créé par les verbes conjugués "boivent", "mangent" et "rient à gorge déployée" accorde une ambiance de fête et de délire à la scène. Cette situation de festin, qui n’aurait pas pu être présente dans une pièce classique, était nécessaire, puisque c’est là que Lucrèce Borgia se venge en ajoutant du poison dans le vin des hommes présents. L’auteur devait démontrer que les personnages buvaient beaucoup
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