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Sagot :
Encore méconnue du grand public, la nature morte photographique, entre héritage des beaux- arts et statut d’image publicitaire, est en réalité riche de démarches diverses.
Constatant depuis une dizaine d’années un regain de popularité du genre, cette étude s’attache à identifier et analyser l’un des courants de ce renouveau, qui repousse les limites de l’artificialité dans la représentation de l’inerte.
En analysant des démarches historiques au sein du genre de la nature morte, aussi bien en peinture qu’en photographie, il apparaît que le traitement de la matière est central dans cette représentation. L’excès de naturalisme peut alors, paradoxalement, dénaturer l’objet représenté en lui conférant une solidité apparente qui nie son caractère éphémère. Les nouveaux modes de représentation de l’espace développés au sein des avant-gardes artistiques de l’entre-deux- guerres, en s’éloignant d’une représentation traditionnellement réaliste par des effets qui distor- dent, compressent l’espace, et projettent la représentation dans un lieu imaginaire, rapprochent encore l’image de l’objet d’une abstraction.
Ces démarches historiques constituent les prémices à cette photographie contemporaine de l’inerte. Celle-ci aborde la question de la matérialité sous l’angle d’un environnement synthétique. Le traitement de la lumière et le stylisme s’attachent à renforcer l’artificialité de cet environne- ment, tandis que le rapport entre forme et couleur permet aux photographes de construire des compositions graphiques. Par ailleurs, le lieu du studio est assumé comme espace de création et de construction d’une illusion, dont l’envers est parfois dévoilé au sein même des images.
Alors que notre environnement quotidien paraît progressivement se standardiser et s’aseptiser, cette photographie de nature morte, interroge le statut de l’image au sein d’une société de con- sommation qui opère un glissement du réel vers l’hyperréel.
Aussi, elle s’inscrit dans un contexte de dématérialisation des images à l’ère du numérique. La représentation de l’objet inerte permet alors l’expérimentation autour du statut de fichier numérique des images. L’image, perdant son référent au matériel, se rapproche de l’image de synthèse, aussi bien dans les pratiques de postproduction qu’esthétiquement.
Cette photographie de nature morte, par une confusion sur sa nature indicielle, renoue donc avec la notion d’illusion et de trompe-l’œil présente dès les origines de la représentation de l’objet.
Constatant depuis une dizaine d’années un regain de popularité du genre, cette étude s’attache à identifier et analyser l’un des courants de ce renouveau, qui repousse les limites de l’artificialité dans la représentation de l’inerte.
En analysant des démarches historiques au sein du genre de la nature morte, aussi bien en peinture qu’en photographie, il apparaît que le traitement de la matière est central dans cette représentation. L’excès de naturalisme peut alors, paradoxalement, dénaturer l’objet représenté en lui conférant une solidité apparente qui nie son caractère éphémère. Les nouveaux modes de représentation de l’espace développés au sein des avant-gardes artistiques de l’entre-deux- guerres, en s’éloignant d’une représentation traditionnellement réaliste par des effets qui distor- dent, compressent l’espace, et projettent la représentation dans un lieu imaginaire, rapprochent encore l’image de l’objet d’une abstraction.
Ces démarches historiques constituent les prémices à cette photographie contemporaine de l’inerte. Celle-ci aborde la question de la matérialité sous l’angle d’un environnement synthétique. Le traitement de la lumière et le stylisme s’attachent à renforcer l’artificialité de cet environne- ment, tandis que le rapport entre forme et couleur permet aux photographes de construire des compositions graphiques. Par ailleurs, le lieu du studio est assumé comme espace de création et de construction d’une illusion, dont l’envers est parfois dévoilé au sein même des images.
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Cette photographie de nature morte, par une confusion sur sa nature indicielle, renoue donc avec la notion d’illusion et de trompe-l’œil présente dès les origines de la représentation de l’objet.
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