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Bonjour j'ai une rédaction en francais merci de votre compréhension : Vous été vous êtes la jeune fille de la nouvelle Le Silence de la mer de Vercors vous écrivez une lettre à un ou une amie dans laquelle vous lui décrivez l'arrivée de l'officier allemand et exprimer vos sentiments et réactions

Sagot :

Il faisait nuit, pas très froid : ce novembre-là ne fut pas très froid. Je vis l’immense silhouette, la casquette plate, l’imperméable jeté sur les épaules comme une cape.
Ma nièce avait ouvert la porte et restait silencieuse. Elle avait rabattu la porte sur le mur, elle se tenait elle-même contre le mur, sans rien regarder. Moi je buvais
mon café, à petits coups.
L’officier, à la porte, dit : « S’il vous plaît. » Sa tête fit un petit salut. Il sembla
mesurer le silence. Puis il entra.
La cape glissa sur son avant-bras, il salua militairement et se découvrit. Il se
tourna vers ma nièce, sourit discrètement en inclinant très légèrement le buste. Puis il me fit face et m’adressa une révérence plus grave. Il dit : « Je me nomme Werner von Ebrennac. » J’eus le temps de penser, très vite : « Le nom n’est pas allemand.
Descendant d’émigré protestant ? » Il ajouta : « Je suis désolé. »
Le dernier mot, prononcé en traînant, tomba dans le silence. Ma nièce avait
fermé la porte et restait adossée au mur, regardant droit devant elle. Je ne m’étais pas levé. Je déposai lentement ma tasse vide sur l’harmonium et croisai mes mains
et attendis. [...]
Le silence se prolongeait. Il devenait de plus en plus épais, comme le
brouillard du matin. Épais et immobile. L’immobilité de ma nièce, la mienne aussi
sans doute, alourdissaient ce silence, le rendaient de plomb. L’officier lui-même, désorienté, restait immobile, jusqu’à ce qu’enfin je visse naître un sourire sur ses lèvres. Son sourire était grave et sans nulle trace d’ironie. Il ébaucha un geste de la main, dont la signification m’échappa. Ses yeux se posèrent sur ma nièce, toujours raide et droite, et je pus regarder moi-même à loisir le profil puissant, le nez proéminent et mince. Je voyais, entre les lèvres mi-jointes, briller une dent d’or. Il détourna enfin les yeux et regarda le feu dans la cheminée et dit : « J’éprouve un grand estime pour les personnes qui aiment leur patrie », et il leva brusquement la tête et fixa l’ange sculpté au-dessus de la fenêtre. « Je pourrais maintenant monter à ma chambre, dit-il. Mais je ne connais pas le chemin. » Ma nièce ouvrit la porte qui donne sur le petit escalier et commença à gravir les marches, sans un regard pour l’officier.
VERCORS, Le silence de la mer, 1942 (récit publié clandestinement)
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