Réponse:
Idéal et réalité
En 1919, après les quatre années d'horreur qu'il venait de vivre, le monde n'eut plus qu'une pensée taire en sorte que cette guerre soit la dernière des guerres. Et, pour la première fois dans l'Histoire, les vainqueurs se préoccupèrent moins d'exploiter leur victoire que d'organiser la paix. La Conférence de Paris s'ingénia alors à règler pour l'avenir les rapports entre les peuples de telle manière que tout pays qui attenterait à la paix du monde se verrait mis au ban de l'Humanité et dans l'impossibilité de réaliser son criminel dessein. Elle institua dans ce but la Société des Nations. La France adhéra d'enthousiasme à l'institution de Genève. N'était-ce point un idéal depuis longtemps caressé ? Et depuis seize ans, avec une obstination qu'on a parfois jugée téméraire, nos gouvernements ont inscrit toute leur politique extérieure dans le cadre de la Société des Nations. Ils ont même tenté de faire définir dans un acte public l'orientation de la nouvelle morale Internationale et ce fut le Pacte de Paris qui mettait la guerre hors la loi.
Malheureusement, tous les peuples ne se sont pas consacrés avec la même ardeur que nous à l'œuvre commune. Comme toujours, la réalité se vengeait du rêve. Et nous avons enregistré tant de déceptions que nous ne saurions en dresser ici la liste complète. La première la plus cruelle peut-être fut le désaveu brutal infligé par le grand peuple américain à son représentant. Pourtant, c'était au président Wilson que revenait l'initiative.
