Réponse :
Je ne sais ni lire ni écrire, je n'ose l'avouer. Seuls les proches à la maison connaissent ce handicap majeur dans une société de l'écrit, de l'image, des slogans et de la signalétique. il faut pourtant que je règle certaines démarches ; parfois, je dis que j'ai perdu mes lunettes et je demande la direction indiquée par les panneaux à des passants que je juge disponibles. Aujourd'hui, je dois aller à la poste acheter des timbres. Cela paraît facile. Pas pour moi. J'arrive à la poste parce que je connais le logo. Mais une fois à l'intérieur, je ne sais choisir le guichet et peut-être faut-il aller à une borne. J'essaie poliment de demander à quelqu'un dans la file d'attente et là je prends un accent étranger pour faire comprendre que je ne me repère pas bien. En général, cela marche sauf quand les gens bien intentionnés me répondent en anglais s'ils croient reconnaître l'accent. Maintenant, je prends un accent slave mais surtout je fais les démarches nécessaires très loin de mon domicile pour ne pas être reconnu.
