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Sagot :
Bonjour
Dans cette partie texte, Hans aborde le fait que Dieu ne soit pas "tout-puissant"; du simple concept de puissance découle le fait que la toute-puissance est une notion en soi contradictoire, vouée à s’abolir elle-même, voire même dépourvue de tout sens. Car la puissance totale, absolue, dénonce une puissance que rien n'arrête, pas même l’existence de quelque chose d’autre en soi, de quelque chose d’extérieur à elle qui soit son contraire, la banale réalité d’un équivalent constituerait déjà une limitation. Dès lors, la puissance absolue n’a dans sa solitude aucun objet sur lequel agir et, une puissance dépourvue d’objet est alors dépourvue de pouvoir et s’abolit elle-même. En effet, la puissance ne vient s’exercer qu’en rapport avec quelque chose qui de son côté a une puissance.
À cette première constatation, purement logique, s’en ajoute une autre, plus théologie ; la toute-puissance suprême ne peut cohabiter avec la bonté divine qu’au prix d’une exigence, il faut que Dieu soit totalement insondable ; c'est-à-dire énigmatique.
Les attributs concernés par ce mythe, à savoir la bonté absolue, la puissance absolue et la compréhensibilité, se trouvent dans un tel rapport que toute union entre deux exclut automatiquement le troisième. Car, de plus, un dieu totalement caché, inintelligible, est un concept inacceptable selon la norme juive. Donc, après Auschwitz, peut prétendre, plus catégoriquement que jamais, qu’une divinité toute- puissante ou bien resterait totalement incompréhensible, ou bien ne serait pas toute-bonne.
Tout cela laisse le choix ouvert, en théorie, entre un dualisme initial et théologique et l’autolimitation de Dieu unique de la création à partir du néant ; dualisme qui peut, à son tour, prendre la forme manichéenne d’une force active du mal, qui d’emblée s’oppose au but divin de toutes choses à savoir une théologie du double dieu, qui est évidemment inacceptable pour le judaïsme, ou la forme platonicienne d’un médium passif qui ne permet qu’imparfaitement l’incarnation de l’idéal dans le monde. Cette dernière répond tout au plus au problème de l’imperfection et de la nécessité naturelle, mais non à celui du mal positif. Pour ce qui est de la théologie juive d’aujourd’hui, elle doit se confronter avec la réalité et la réussite du mal délibéré. En fait, seule la création à partir du néant nous donne l’unité du principe divin en même temps que son autolimitation, laquelle ouvre l’espace pour l’existence et l’autonomie d’un monde.
Dès lors, on peut se demander si une relation à Dieu est encore possible ; pour répondre à cette question, l’auteur cite, une dernière fois, sa théorie antérieure. En effet, pour le philosophe, Dieu s’est entièrement donné dans ce monde en devenir et n’a donc plus rien à lui offrir, c’est à l’homme maintenant de donner.
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