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Sagot :
Réponse : bonjour, voici ce que j'ai trouvé :
Explications :
Dans son autobiographie intitulée L’Âge d’homme, Michel Leiris fait un autoportrait dépréciatif. La description physique suggère un portrait moral qui se veut plus nuancé mais la précision de l’autoportrait est au service d’une esthétique paradoxale de la laideur.
I. L’autoportrait révèle le caractère de son auteur
1) La sincérité
Le fait de reconnaître ses défauts témoigne d’une démarche qui vise à établir un contrat de sincérité. Michel Leiris met en évidence les détails qui pourraient échapper à un regard extérieur : « calvitie menaçante », « fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante », « mes deux majeurs incurvés vers le bout ».
2) Les indices qui révèlent le portrait moral
L’astrologie semble justifier une apparence physique : « une nuque [...] signe du Taureau », « Cette ampleur de front est en rapport [...] avec le signe du Bélier ». Il associe l’astrologie à la physiognomonie (l. 11). Implicitement la nuque et le front sont révélateurs de son caractère. Leiris donne au lecteur – qui doit interpréter les signes – une impression de force et d’intelligence, seuls points positifs de cet autoportrait.
3) Une tendance à l’autodépréciation
Michel Leiris porte sur lui-même un jugement dépréciatif : « je me trouve à chaque fois d’une laideur humiliante ». Il y a un décalage entre ce qu’il voudrait être (« J’aime à me vêtir avec un maximum d’élégance ») et ce qu’il est (« je me juge ordinairement profondément inélégant »). Il ne correspond pas à l’image idéale de la beauté masculine (« ma poitrine n’est pas très large et je n’ai guère de muscles »).
II. Une esthétique paradoxale de la laideur
1) Un portrait organisé et détaillé
Le portrait débute sur un plan d’ensemble (« taille moyenne »), puis il passe en revue chaque élément de la tête de la ligne 2 à la ligne 9. Puis Leiris fait un gros plan sur ses mains ; enfin, on revient à une vision globale de l’auteur.
2) Un portrait dépréciatif
De nombreux termes définissent des défauts, aucune partie du corps n’est épargnée (« calvitie », « noueuses », « saillantes », « enflammées », « colorée », « rougeurs », « peau luisante », « maigres », « velues », « incurvées vers le bout »). Il utilise des comparaisons architecturales ou naturelles, à valeur hyperbolique, qui minéralisent le corps : « muraille », « falaise ». Les adverbes contribuent à mettre en évidence les défauts.
3) Un corps disproportionné
De la ligne 12 à la ligne 13, des oppositions de termes mettent en relief la disproportion, renforcée par une mauvaise posture (« incliné en avant », « mauvaise posture »). On peut voir dans cet autoportrait un souci d’être sincère à l’égard du lecteur mais l’accumulation des détails exagère l’autodépréciation.
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