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je dois écrire un dialogue entre 2 personnes en défendant un goût qui me caractérise. merci pour votre aide ​

Sagot :

Réponse:

un salon bourgeois propret. Jean, homme d’âge mûr, pianote tranquillement sur son téléphone portable, assis sur le canapé du salon, tournant le dos à la porte. Sa femme Inès entre subrepticement et tente de regarder par-dessus son épaule. Absorbée par son effort, elle finit par buter sur le pied d’une chaise : Jean se retourne et éteint brusquement son téléphone.

Ines. – Ah, ah ! Pris sur le fait !

Jean, tentant vainement de cacher son téléphone derrière le dos, avec un air coupable. – Je te demande pardon !

Ines, se rapprochant dangereusement. – Ah, ne commence pas à faire ton innocent ! J’ai bien vu ton petit manège, ne me prends pas pour une gourde !

Jean. – Mon petit manège ? Une gourde ? De quoi veux-tu parler ?

Ines. – De quoi je veux parler ? Non mais quel culot ! Tu sais parfaitement de quoi je veux parler ! Tu crois que je ne me suis pas aperçue de ton attitude dernièrement ? Je te vois pianoter sur ton téléphone portable, et dès que tu t’aperçois de ma présence, tu l’éteins brutalement, comme si de rien n’était.

Jean. – Mais pas du tout ma chérie… Je t’assure !

Ines. – Et de quoi, je te prie ?

Jean, cherchant ses mots et jouant nerveusement avec son portable. – Mais… De… Enfin…

Ines. – Bon, si tu n’as pas mieux à me proposer comme justification, j’aimerais enfin jeter un coup d’œil à tes messages, je sens que cela va se révéler absolument passionnant !

Jean, tentant à nouveau de cacher son téléphone derrière son dos. – Non, mais, ma chérie, c’est ridicule, je ne vois vraiment pas pourquoi tu me fais une scène ! Je ne fais qu’échanger des messages professionnels !

Ines. – J’attends de voir ! (Une pause. Jean continue à tenir son portable derrière son dos sans bouger.) Tu dois sans doute demander à ton prétendu « collègue » d’amener du « matériel » au bureau, ou quelque chose de ce goût-là ! Ou peut-être que ton « collègue » est une femme ?

Jean, piqué au vif. – Non mais tu te rends compte de ce que tu dis ?

Ines. – Parfaitement ! Maintenant, montre-moi ton portable !

Jean, froidement ; il a arrêté de tenir son téléphone derrière son dos et le tient fermement. – Je ne pense pas que cela soit nécessaire. Je préférerais que tu me croies sur parole quand je te dis que je n’ai rien à te cacher.

Ines. – Alors pourquoi tiens-tu à cacher ce pauvre téléphone quand j’arrive ?

Jean. – Parce que ce que j’écris, en l’occurrence, tu n’as pas à le lire. C’est d’ordre professionnel, et le secret de la correspondance, ça existe ! Je ne lis pas ton courrier, moi ! Et puis, un portable, c’est personnel, tout autant sinon plus qu’un agenda ou un journal intime…

Ines, se rapprochant encore. – Le secret de la correspondance ! Comme si les textos étaient de la correspondance !

Jean, sur ses gardes, tenant son téléphone bien en main. – Eh bien oui, au même titre que le courrier électronique. Je te serais d’ailleurs reconnaissant, pendant qu’on en parle, de ne plus lire mes messages quand j’ai le dos tourné ! C’est extrêmement désagréable !

Ines, sans se laisser démonter. – Tu détournes la conversation ! J’exige que tu me montres ce que tu écris sur ce téléphone ! Maintenant !

Jean. – Tu exiges ? Tu exiges ?

Ines. – Parfaitement !

Jean. – Eh bien non.

Ines. – Parfait, je ne vois plus donc qu’une seule solution.

Jean. – Qui est ?

Ines, se précipitant sur le portable que Jean tient serré dans sa main. – Donne-moi ce portable ! (Jean, beaucoup plus grand qu’elle, tient le portable bien haut au-dessus de leurs têtes. Inès, furieuse, sautille convulsivement pour l’attraper Jean, nonchalamment, la regarde avec un air apitoyé). Tu n’as pas le droit ! Tu n’es qu’un vaurien ! Un bandit ! (elle s’essouffle et saute de moins en moins vivement. Elle finit par s’arrêter.) Allons, sois gentil, donne-moi ce portable si tu n’as rien à te reprocher, comme gage de ta confiance, juste pour me montrer ta bonne foi… Tiens, en échange, tu pourras consulter le mien… Ce sera comme si nous nous ouvrions nos cœurs l’un à l’autre…

Jean, olympien. – Non. Tu es ridicule !

Ines, ne pouvant se contenir plus longtemps, à nouveau furieuse. – Peut-être, mais moi, au moins, je n’envoie pas des messages à mon amant dans ma maison, quasiment sous le nez de mon mari ! Vas-tu me donner ce portable, à la fin ? (Elle se précipite sur son mari après avoir pris de l’élan. S’ensuit une course-poursuite effrénée à travers le salon. Finalement, les deux personnages se retrouvent face à face, chacun d’un côté du canapé.)

Jean, après quelques instants de silence, la regardant avec dédain. – Bon, c’est fini, maintenant ?

Ines, d’une voix larmoyante, s’asseyant sur le canapé. – Tais-toi, je ne veux plus te voir !