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Bonjour,
Je suis étudiante en lettres modernes et je dois faire un commentaire sur François le Champi de George Sand. Sur se texte :

« Ce fut à soleil couchant que François revint au Cormouer. Il attrapa en route toute la pluie d’un orage ; mais il ne s’en plaignit pas, car il avait bon espoir dans l’amitié de Jeannette, et son cœur était plus aise qu’au départ. La nuée s’égouttait sur les buissons, et les merles chantaient comme des fous pour une risée que le soleil leur envoyait avant de se cacher derrière la côte du Grand-Corlay. Les oisillons, par grand’bandes, voletaient devant François de branche en branche, et le piaulis qu’ils faisaient lui réjouissait l’esprit. Il pensait au temps où il était tout petit enfant et où il s’en allait rêvant et baguenaudant par les prés, et sifflant pour attirer les oiseaux. Et là-dessus il vit une belle pive, que dans d’autres endroits on appelle bouvreuil, et qui frétillait à l’entour de sa tête comme pour lui annoncer bonne chance et bonne nouvelle. Et cela le fit ressouvenir d’une chanson bien ancienne que lui disait sa mère Zabelle pour l’endormir, dans le parlage du vieux temps de notre pays :
Une pive
Cortive,
Anc ses piviots,
Cortiviots,
Livardiots,
S’en va pivant
Livardiant,
Cortiviant.
Madeleine ne l’attendait pas si tôt à revenir. Elle avait même eu crainte qu’il ne revînt plus du tout, et, en le voyant, elle ne put se retenir de courir à lui et de l’embrasser, ce qui fit tant rougir le champi qu’elle s’en étonna. Il l’avertit de la visite qui venait, et pour qu’elle n’en prît pas d’ombrage, car on eût dit qu’il avait autant de peur de se faire deviner qu’il avait de chagrin de ne l’être point, il lui fit entendre que Jean Vertaud avait quelque idée d’acheter du bien dans le pays.
Alors Madeleine se mit en besogne de tout préparer pour fêter de son mieux les amis de François.
Jeannette entra la première dans la maison, pendant que son père mettait leur cheval à l’étable ; et dès le moment qu’elle vit Madeleine, elle l’aima de grande amitié, ce qui fut réciproque ; et, commençant par une poignée de main, elles se mirent quasi tout aussitôt à s’embrasser comme pour l’amour de François, et à se parler sans embarras, comme si de longtemps elles se connaissaient. La vérité est que c’étaient deux bons naturels de femme et que la paire valait gros. Jeannette ne se défendait point d’un reste de chagrin en voyant Madeleine tant chérie de l’homme qu’elle aimait peut-être encore un brin ; mais il ne lui en venait point de jalousie, et elle voulait s’en reconsoler par la bonne action qu’elle faisait. De son côté, Madeleine, voyant cette fille bien faite et de figure avenante, s’imagina que c’était pour elle que François avait eu de l’amour et du regret, qu’elle lui était accordée et qu’elle venait lui en faire part elle-même ; et pour son compte elle n’en prit point de jalousie non plus, car elle n’avait jamais songé à François que comme à l’enfant qu’elle aurait mis au monde. »

Je n’arrive pas du tout à trouver une problématique et à trouver le début du commentaire. Est ce que qql aurait la gentillesse de m’aider? Merci d’avance


Sagot :

Bonjour, ou bonsoir.

La problématique pourrait s'orienter sur une interrogation comme : "d'après cet extrait, de quelles manières les sentiments exprimés animent les personnages"

Ou " "" "" "" "" de quelle manière les conséquences des sentiments qu'éprouvent les personnages évoque la confusion dans ce passage

Tout d'abord remarquons la manière dont retourne à ce qui me semble étre le village natal de notre Champi, par le biais d'éléments météorologiques confirmant l'expectative d'une aide amicale, l'attention croissante portée aux éléments naturels qui sont dynamiques et presque personnifiés, mais méliorativemment mentionnés, active un paysage état d'âme chez François, qui va l'entraîner finalement dans une réminiscence, une pensée nostalgie à la mélodie maternelle.

Une rencontre entre la mère adoptive et l'ami du protagoniste s'opère avec harmonie, respect qui marquent la bonne éducation de ces dernières et enfin pour l'amour de François. Un double point de vue nous livre les sentiments de ces dames, grâce aux matériau littéraire que le narrateur utilise, telle le discours indirect libre, pouvant produire une polyphonie... Ces outils démontrent l'amour pour François, mais la jalousie de voir une autre l'aimer, et le quiproqoqo, la confusion sur ce que ressentent les personnages :"Car on eu dit qu'il avait autant peur de se faire deviner qu'il avait de chagrin de ne l'être point"

Trouve un écho dans :

"Car elle n'avait jamais songé à François que comme à l'enfant qu'elle aurait mis au monde"

Ensuite des doubles sens, l'ambiguïté qui renforce cette confusion, les syllepse peut être.....

Ensuite une ouverture aux références antique Oedipe par exemple, où si c'est un devoir à rendre à Lille 3 parler des traditions locales lol

Je crois bien qu'il y a d'autres aspects importants et à chercher ce livre est riche et intéressant (ah on peut parler de l'eouvre "champêtre" de Zola ou le cadre est un peu plus réel...

J'espère avoir pu t'aider.