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Dans quelles mesures peut on dire que ce portrait est mélioratif? Boule de suif

Sagot :

lilagi
Avant de s’attarder sur l’étude de Boule de suif, il convient de rappeler quelques notions concernant le récit court : ses origines et ses caractéristiques.
Le mot « nouvelle » a pour origine le terme italien « novella » (XVe siècle), désignant un récit bref à l’intrigue simple et où interviennent peu de personnages.
On pense alors aux modèles du genre ; au Décaméron de Boccace écrit entre 1350 et 1355, où dix personnages se réunissent pour tromper l’ennui et où chacun raconte une histoire pendant dix jours ; à L’Heptaméron de Marguerite de Navarre dite de Valois, recueil construit sur le modèle de son prédécesseur, deux siècles plus tard.
Au XIXe siècle, la nouvelle est le genre en vogue. Elle doit aussi sa large diffusion à sa longueur qui lui permet d’être publiée plus facilement dans les journaux et toucher ainsi un plus large public.
Maupassant est particulièrement prolifique dans ce genre et certains de ses récits sont cités en modèle.
Les caractéristiques du récit court
La longueur : caractérisée par sa brièveté, une nouvelle est plus ou moins longue et quelquefois difficile à différencier du roman. Certains romans courts s’apparentent à des nouvelles. La nouvelle est dans tous les cas de longueur inférieure. Boule de suif est faite « pour être lue d’un coup... en une fois » selon la définition que donne André Gide de la nouvelle.
L’action : caractérisée par sa rapidité, elle doit comporter un noyau central à partir duquel se tisse le récit. L’action de Boule de suif s’étale sur cinq jours et le sacrifice de la prostituée, au quatrième jour, apparaît comme l’épisode fondamental du récit.
Les acteurs : ils sont présentés selon la situation dans laquelle ils évoluent. Leur description se limite à leur physique et à quelques traits caractéristiques de leur comportement face à « l’élément » perturbateur : leur psychologie est à peine évoquée. Dans Boule de suif, ils sont dix, huit sont présentés en couple et deux individuellement. Ce sont leurs réactions qui sont observées face à Boule de suif et à son sacrifice.
Un cadre précis : il sert la narration, s’organise autour de l’événement et a pour autre fonction de créer un lien étroit avec l’action. L’essentiel est alors évoqué. Ici il s’agit de la Normandie, en hiver, pendant la guerre franco-prussienne, dans une diligence et dans une auberge.
Une histoire captivante : qui sert à attirer l’attention du lecteur et qui incite à une lecture ininterrompue. Maupassant peint une époque et des personnages caractérisés par la veulerie et le mépris, à l’image du monde dans lequel ils évoluent.
Le réalisme dans Boule de suif
Le courant réaliste apparaît à la seconde moitié du XIXe siècle et il s’oppose ouvertement au romantisme et à l’idéalisme. Le réalisme emprunte ses thèmes au réel, c’est-à-dire à des histoires vécues, à des faits divers voire à des documents. Les personnages sont ordinaires, parfois misérables, en rapport avec le milieu et le cadre auxquels ils appartiennent. Ils ne correspondent plus aux héros romantiques mais sont devenus des ouvriers, des marginaux, des prostituées... Leur existence est souvent sordide. Le réel est rendu de manière à montrer une vision exacte de la réalité des éléments qui la composent. Maupassant, comme tous les auteurs réalistes (par exemple Flaubert, Stendhal, Balzac,Vallès...), imite le réel, observe et rend compte de ses observations.