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Devoir MONTESQUIEU, Lettres persanes

Voici le texte :


Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel : vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres ; si j'étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi ; les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs, qui m'entourait. Si j'étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu'il a l'air bien persan. Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu.
Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à la charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et quoique j'aie très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville où je n'étais point connu. Cela me fit résoudre à quitter l'habit persan, et à en endosser un à l'européenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable. Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. Libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique ; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu'on m'eût regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche ; mais, si quelqu'un par hasard apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement : " Ah ! Ah ! monsieur est Persan ? C'est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? "


Voici les questions :

1) Définis(en tenant compte du contexte!) les mots “Tuileries” et “lorgnettes”.

2) Relève les indications visuelles. Quelle(s) conclusion(s) en tires-tu?

3) Repère les différents moments d’ironie et explique-les .

4) Quels travers humains cette lettre met-elle en relief ?

5) Comment comprends-tu la dernière phrase de cet extrait?

Merci bcp pour votre aide !

Sagot :

Réponse :

1. Les Tuileries : ancien palais parisien, détruit aujourd'hui, qui servait de résidence royale.

Des lorgnettes : jumelles utilisées par les spectateurs au théâtres.

2. Les indications visuelles : "regardé, voir, voyais, voyais, lorgnettes, vu, vu, regardé".

Le Persan est un objet de curiosité.

3. Les moments d'ironie quand il est l'objet d'une attention démesurée mais surtout quand il quitte l'habit de persan et devient alors insignifiant.

4. Cette lettre met en relief la curiosité, la différence, l'ignorance, le rôle de l'apparence.

5. " Comment peut-on être persan". Phrase d'ignorant qui croit que Paris est le centre du monde.

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