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Bonsoir, pouvez vous svppppppp m'aider en français.


ACTEURS

SGANARELLE, mari de Martine.
MARTINE, femme de Sganarelle.
M. ROBERT, voisin de Sganarelle.
VALÈRE, domestique de Géronte.
LUCAS, mari de Jacqueline.
GÉRONTE, père de Lucinde.
JACQUELINE, nourrice chez Géronte, et femme de Lucas.
LUCINDE, fille de Géronte.
LÉANDRE, amant de Lucinde.
THIBAUT, père de Perrin.
PERRIN, fils de Thibaut, paysan.

Texte :

SGANARELLE.— Non je te dis que je n'en veux rien faire; et que c'est à moi de parler et d'être le maître.
MARTINE.— Et je te dis moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie: et que je ne me suis point mariée avec toi, pour souffrir tes fredaines.
SGANARELLE.— Ô la grande fatigue que d'avoir une femme: et qu'Aristote a bien raison, quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon!
MARTINE.— Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote.
SGANARELLE.— Oui, habile homme, trouve-moi un faiseur de fagots, qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans, un fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge, son rudiment par cœur.
MARTINE.— Peste du fou fieffé.
SGANARELLE.— Peste de la carogne.
MARTINE.— Que maudit soit l'heure et le jour, où je m'avisai d'aller dire oui.
SGANARELLE.— Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine.
MARTINE.— C'est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire: devrais-tu être un seul moment, sans rendre grâces au Ciel de m'avoir pour ta femme, et méritais-tu d'épouser une personne comme moi?
SGANARELLE.— Il est vrai que tu me fis trop d'honneur: et que j'eus lieu de me louer la première nuit de nos noces. Hé! morbleu, ne me fais point parler là-dessus, je dirais de certaines choses…
MARTINE.— Quoi? que dirais-tu?
SGANARELLE.— Baste, laissons là ce chapitre, il suffit que nous savons ce que nous savons: et que tu fus bien heureuse de me trouver.
MARTINE.— Qu'appelles-tu bien heureuse de te trouver? Un homme qui me réduit à l'hôpital, un débauché, un traître qui me mange tout ce que j'ai?
SGANARELLE.— Tu as menti, j'en bois une partie.
MARTINE.— Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans le logis.
SGANARELLE.— C'est vivre de ménage.
MARTINE.— Qui m'a ôté jusqu'au lit que j'avais.
SGANARELLE.— Tu t'en lèveras plus matin.
MARTINE.— Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison.
SGANARELLE.— On en déménage plus aisément.
MARTINE.— Et qui du matin jusqu'au soir, ne fait que jouer, et que boire.
SGANARELLE.— C'est pour ne me point ennuyer.
MARTINE.— Et que veux-tu pendant ce temps, que je fasse avec ma famille?
SGANARELLE.— Tout ce qu'il te plaira.
MARTINE.— J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras.
SGANARELLE.— Mets-les à terre.
MARTINE.— Qui me demandent à toute heure, du pain.
SGANARELLE.— Donne-leur le fouet. Quand j'ai bien bu, et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison.
MARTINE.— Et tu prétends ivrogne, que les choses aillent toujours de même?
SGANARELLE.— Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît.
MARTINE.— Que j'endure éternellement, tes insolences, et tes débauches?
SGANARELLE.— Ne nous emportons point ma femme.
MARTINE.— Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir?
SGANARELLE.— Ma femme, vous savez que je n'ai pas l'âme endurante: et que j'ai le bras assez bon.
MARTINE.— Je me moque de tes menaces.
SGANARELLE.— Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire.
MARTINE.— Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.
SGANARELLE.— Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose.
MARTINE.— Crois-tu que je m'épouvante de tes paroles?
SGANARELLE.— Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles.
MARTINE.— Ivrogne que tu es.
SGANARELLE.— Je vous battrai.
MARTINE.— Sac à vin.
SGANARELLE.— Je vous rosserai.
MARTINE.— Infâme.
SGANARELLE.— Je vous étrillerai.
MARTINE.— Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître, fripon, maraud, voleur…!
SGANARELLE.— Il prend un bâton, et lui en donne.— Ah! vous en voulez, donc.
MARTINE7.— Ah, ah, ah, ah.
SGANARELLE.— Voilà le vrai moyen de vous apaiser.

Questions :

1. Qui sont les personnages sur scène ?
2. Que font-ils ? Par quoi commence la pièce ?
3. Pourquoi Martine est-elle en colère ? Comment voit-on sa colère ?
4. Pourquoi il n’y a plus aucun meuble dans sa maison ?
5. Que signifie à la 4ème réplique « habile homme » ? Que pense réellement Martine de son mari ? Comment s’appelle ce procédé dans lequel on dit le contraire de ce que l’on pense pour mieux critiquer ?
6. Peux-tu décrire son mari en quelques mots? (caractère, métier, défauts…)
7. Que pourrait faire Sganarelle « pour ne point s’ennuyer » au lieu de jouer et de boire ?
8. Quels mots peuvent faire rire ? Trouve et explique un jeu de mots.
9. Comment Sganarelle a-t-il « apaisé » sa femme finalement ?

Sagot :

Réponse :

1. Les personnages de la scène sont Sganarelle et sa femme Martine.

2. Ils se querellent. on assiste à une véritable scène de ménage.

3. Martine est furieuse car Sganarelle dilapide tout le bien de la maison, boit et peut être violent.

4. Il n'y a plus aucun meuble sans doute parce qu'il vend le mobilier pour boire.

5. "habile homme". habile parce qu'il faut semblant d'être cultivé en citant Aristote.

Elle pense visiblement beaucoup de mal de lui. Elle ironise par une antiphrase.

6. Il dit être faiseur de fagot et avoir servie six ans un médecin. Il veut être maître chez lui mais c'est un débauché, joueur, buveur et querelleur violent.

7. Il pourrait peut-être travailler pour nourrir sa femme et ses quatre enfants.

8. Il fait de l'humour :

- qui me mange tout ce que j'ai ?

SGANARELLE.— Tu as menti, j'en bois une partie.

- MARTINE.— Qui m'a ôté jusqu'au lit que j'avais.

SGANARELLE.— Tu t'en lèveras plus matin.

-MARTINE.— Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison.

SGANARELLE.— On en déménage plus aisément.

- MARTINE.— J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras.

SGANARELLE.— Mets-les à terre.

9. Pour apaiser sa femme, il prend un bâton et la bat.

Explications :

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