Réponse :
bonjour ;))
Explications :
1. L'incipit est le début d'un roman, les premières lignes, qui exposent le pourquoi du livre et le genre. Il donne le ton de l'histoire et le style de l'auteur. Ici, l'auteur, dès les premiers mots présente le narrateur, Brodeck, et nous emmène dans un suspense étrange en nous décrivant brièvement un personnage, "l'Autre", qui va avoir une place centrale dans le roman.
2. Dès les premières lignes, Brodeck, le narrateur, s'excuse presque de devoir être présent : " je n'y suis pour rien". Il est forcé par d'autres personnes à écrire une histoire car il est le seul à savoir écrire, il a fait "de toutes petites études...études même pas terminées". Il est le seul en plus à posséder une machine à écrire, "très vieille". Pourtant il veut oublier "ce qui venait de se passer", il aurait souhaité "ligoter sa mémoire" mais les autres insistent et le poussent à dévoiler une histoire terrible avec un personnage, "l'Autre", décrit brièvement dans les dernières lignes de l'incipit. Le lecteur sent une certaine sympathie du narrateur envers ce personnage étrange car "lui, c'était un peu moi".
3. Deux parties:
- I) une 1ère partie :de la ligne 1 (" Je m'appelle Brodeck...") à la ligne 13 ("... finir comme l'Anderer") : qu'on peut tout simplement titrer : Brodeck
- II) de la ligne 14 ( "Ne me demandez pas son nom....) à la ligne 21 (...c'était un peu moi.") : L'Autre.
4. Dès les premiers mots, "je n'y suis pour rien"(ligne 1 ) et " Moi je n'ai rien fait" (ligne 3) , l'incipit attise notre curiosité. Le lecteur dès le début se pose des questions : "Il n'est pour rien dans quelle histoire? Que s'est-il donc passé?" et il sent qu'il va être emmené dans une histoire grave, enfouie depuis longtemps bien que Brodeck aurait aimé ne jamais en parler. Il a eu connaissance d'un fait (l.3: " lorsque j'ai su ce qui venait de se passer"), mais dans l'incipit , aucune indication n'est donnée quant aux faits, aucun détail sur ce qui va suivre.
Il faut attendre la ligne 14 pour voir entrer dans le roman, un personnage qui va s'avérer être essentiel à l'intrigue. Il semble tellement curieux que le lecteur est incité à poursuivre sa lecture car le portrait, fait par Brodeck, donne une image de l'Autre très particulière, voire effrayante. Personne d'ailleurs ne connait son nom ( l.14 "on ne l'a jamais su"), mais les surnoms donnés par les gens, décrivent précisément le personnage : " yeux pleins", "le Murmurant", "Lunaire" et "celui qui est venu de là-bas". Cette description de l'Autre donne une image monstrueuse, et du personnage, et des gens qui lui ont donné ces qualificatifs. Est-ce parce qu'il "venu de là-bas", qu'il paraît si étrange? Le thème de la xénophobie est abordé dès cet incipit (ligne 18) dans une atmosphère où se mêlent secret, curiosité et suspense dans un roman qui pourrait être une fable.
