Bienvenue sur Laurentvidal.fr, la meilleure plateforme de questions-réponses pour trouver des réponses précises et rapides à toutes vos questions. Rejoignez notre plateforme de questions-réponses pour vous connecter avec des experts dédiés à fournir des réponses précises à vos questions dans divers domaines. Explorez une mine de connaissances de professionnels dans différentes disciplines sur notre plateforme de questions-réponses complète.

Bonjour.

Travail d'écriture à faire pour le lundi 25 mai
SUJET : rédigez un poème à partir d'une ceuvre d'art.
Choisissez un des tableaux ci-dessous et composez un poème reliant
état d'âme et paysage. Il vous faut vous imaginer dans le tableau ou
incarner un personnage du tableau.
Votre poème doit être composé de quatre quatrains. Le type de vers
est libre. Il vous faut en revanche adopter un système de rimes
existant (suivies, croisées ou embrassées). Utilisez au moins une
figure de style. Les alliterations et assonances sont les bienvenues. il faut le mettre à la 1ere personne sur singulier il faut utiliser une question rhétorique il faut une figure de style veuillez la mettre entre parenthèses évoque c'est sentiment photo sur Google David Olère horreur de la guerre 1946 merci d'avance​

BonjourTravail Décriture À Faire Pour Le Lundi 25 MaiSUJET Rédigez Un Poème À Partir Dune Ceuvre DartChoisissez Un Des Tableaux Cidessous Et Composez Un Poème R class=

Sagot :

IM2NE

Réponse :

La maison a été désertée, c’est l’heure où je suis seule accoudée à la rambarde en bois de la mezzanine qui surplombe l’océan… Il me semble entendre le couplet nostalgique de la chanson de Joan Baez, I’ve got a house that looks over the ocean.

Pas un bruit, pas un souffle, le temps s’est arrêté. La fenêtre sort des canons architecturaux habituels comme la maison elle-même, et l’île échappe elle aussi au temps et au monde. La forme irrégulière de la fenêtre – un triangle qui refuse obstinément d’être isocèle, à cause de l’étrangeté du lieu –, sa partition en trois divisent le monde vertical en « tranches », en font un étrange kaléidoscope à reconstruire. Mais en même temps elle réalise la symbiose d’un monde ailleurs éclaté : le ciel, la mer et les toits s’imbriquent mélancoliquement, pensivement, presque sans heurt. Ce n’est plus la vue un peu étriquée que j’ai connue à travers les fenêtres étroites des venelles de l’île d’autrefois, qui laissaient entrer la vie grouillante du port, quand j’étais petite. La perspective a pris de la hauteur et s’étend à perte de vue, comme si elle avait pris de la maturité. Et pourtant c’est la même île ; mais les couleurs se sont adoucies – c’est un monde pastel –, les sons se sont estompés et feutrés, les formes sagement arrondies : ils ont pris de l’âge…

Par moments, la vie réelle se rappelle à moi : le bac glisse au loin, aérien, aussi petit et léger qu’une mouette, presque immatériel ; sa sirène, importun rappel à la vie, vient de bousculer quelques secondes le silence hors du temps.

La plage rieuse ne me manque pas. Sa joyeuse trépidation m’arrive étouffée, amortie. Comme un enfant bruyant, elle s’est éloignée, elle sait que ses explosions de joie et sa turbulence troubleraient ma sérénité rêveuse. Mais le sable au loin scintille des éclaboussures enfantines que j’aimais autrefois ; la ribambelle joyeuse et insouciante des petits enfants de la venelle, tout bronzés par le soleil mais aussi par… la nature et les marques de pays exotiques lointains – le « gang des métis » – sautille, formes à peine perceptibles comme resurgies du passé : cette silhouette minuscule et trépidante, est-ce moi redevenue enfant parmi eux ?

Le poirier voisin porte, comme tous les ans, à la même branche, la même poire, aux courbes fermes mais douces, rassurantes, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre…, inaccessible, suspendue hors du temps. Elle me défie : « Je ne vieillirai pas, moi… », me nargue-t-elle doucement, arrogante. Surtout ne pas la cueillir, ne pas la manger ! ce serait manger le temps.

Quelques bribes de souvenirs en haillons s’accrochent au scintillement des vagues douces et floues ; mais ce n’est plus la mer bleu foncé de la Grèce, ni la mer agitée et impérieuse des tropiques. La mer de l’île, sereine, impitoyable, les a chassées dans l’au-delà de la mémoire ; elle a grandi, mûri, s’est assagie. Elle chante mezza voce des airs déjà entendus dans l’enfance, repris cent fois : elle me connaît… Lascia la spinna, cogli la rosa…, Manha de carnaval, Addio dal passato bei sogni… Sa voix immatérielle et sans âge – comme je l’envie ! – s’envole à l’infini, loin vers le continent que je ne vois pas. Elle a largué les amarres… Le paysage, immatériel et illusoire, n’est pas la réalité… C’est un tableau à jamais immobile, emprisonné dans son cadre vitré.

Les éclats de voix des « petits métis », tout dégoulinants de sable et recrus de bruit, viennent brusquement de jeter un pavé dans la vitre de mon rêve : le temps a repris son cours…