Bonsoir pouvez vous m’aider je N’y arrive pas et je dois rendre ce devoir pour DEMAIN !! Svp Merci d’avance
SEULEMENT DEUX QUESTIONS !!
Voici le texte ( Jules vallé )
C’est aujourd’hui que les trépassés donnent audience aux vivants ; aujourd’hui qu’on va leur porter des fleurs et les saluer au cimetière.
Moi, j’irai visiter les tombes sur lesquelles personne ne viendra pleurer ; j’irai saluer d’un dernier adieu ces inconnus enterrés pêle-mêle dans la fosse commune, que n’a point, à vrai dire, enlevés la mort, mais qu’a tués la vie.
À Dieu ne plaise que je vienne ici faire le procès de mon temps, accuser mon siècle de cruauté ! Les morts dont je parle n’ont point été assassinés, mais brisés, écrasés par la fatalité. Il y a dix ans, j’aurais poussé peut-être un cri de guerre, appelé aux armes ; entraînant, comme au soir des révolutions, le cadavre des victimes, à la lueur de mes colères. C’eût été une satire ou une Marseillaise, le Dies iræ et non le Requiem.
Aujourd’hui que je suis moins jeune, que j’ai vu mourir plus d’hommes et passer plus de choses, je ne me laisserai point égarer. Je ne jette point un glaive dans la balance pour faire pencher le plateau ; je viens seulement évoquer la charité de ceux qui ont, sans le vouloir, de bonne foi, sous le pavillon déchiré de la tradition, empoisonné la vie, précipité la mort de quelques braves gens : dont le seul crime était de vouloir vivre à leur guise, au courant de leurs illusions, et qui, les pieds dans le ruisseau, l’œil au ciel, immolèrent leur corps en l’honneur de leur âme. Je ne viens donc point faire de leur tombe une tribune et haranguer du fond d’un cimetière ; mais je me souviens, en voyant passer ces femmes en deuil, au bruit triste des cloches sur les églises, de tous ceux que depuis dix ans j’ai entendus tousser, soupirer, râler, et que j’ai vus mourir : pauvres diables, toujours humiliés, traqués, blessés, toujours meurtris, toujours saignants, qui n’ont connu de la vie que les nuits sans sommeil, les jours sans pain, les silences lourds, les bruits vulgaires. À peine a-t-on su leurs combats et cru à leur courage. Leurs commencements ont été obscurs, leur fin ignorée, sombre, terrible. Moins heureux que le forçat qu’on tue à grand spectacle devant le bagne assemblé, que le corsaire qu’on fusille sur le pont du navire et qu’on jette avec un boulet au pied dans l’abîme !
Jules Vallès, "Les Morts", article publié dans Le Figaro, le 3 novembre 1861.
1) En quoi la date du "2 novembre" est-elle symbolique ? Explique la première phrase de l'article : "C'est aujourd'hui que les trépassés donnent audience aux vivants".
2) Qu'est-ce qu'une "fosse commune" ? Pourquoi Jules Vallès souhaite-t-il s'y recueillir ? Qui sont ces "inconnus enterrés pêle-mêle" ?