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L’enfant est si absorbé dans son jeu qu’il n’entend pas le pas sonore de quelqu’un qui
survient. Il a un peu chaud. Il a fait tomber son petit bonnet de laine sur son cou. Le pas
s’arrête. L’enfant voit de grandes bottes brillantes émerger du bas d’un long manteau. Il penche
la tête en arrière et regarde celui qui s’arrête. Il lui sourit avec un petit visage tout ébloui et
5 intimidé. L’homme, qui le regarde lui aussi, porte une belle casquette. Il y a de l’or sur son col et
son manteau. L’homme regarde la petite figure et lui sourit aussi. Il se met à rire avec une sorte
de joie qui fait rire l’enfant à son tour. Le soleil fait étinceler son monocle. Il se penche vers le
petit. Ils rient tous les deux, ils sont dans la lumière arrondie du soleil, heureux ensemble.
L’homme se baisse, prend l’enfant dans ses grands bras et le soulève. Au moment où il
10 s’amuse d’être si haut, le petit voit l’un des rideaux de la salle à manger s’écarter et retomber
très vite. Quelqu’un de la famille les regarde. Il est encore heureux mais quelque chose
s’inquiète en lui. L’homme, pensant sans doute à son petit garçon, s’écrie : « Ach ! mein
Kind.1
» L’enfant entend que c’est la langue de l’ennemi. Il est dans les bras de l’ennemi, il rit
avec lui. Une peur terrible le saisit, il pleure, il se met à hurler. Quelqu’un apparaît sur le seuil
de l’escalier bleu, Olivier2
15 arrive en courant de la ferme. L’homme aux longues bottes noires et
au monocle, qui riait si joyeusement avec lui, découvre que cet enfant avec lequel il a eu un
moment de bonheur s’est aperçu qu’il est son ennemi et de toute sa faiblesse lui signifie sa
haine. Il le dépose prestement, part à grandes enjambées, en jurant, vers l’écurie.
Est-ce que quelqu’un est venu le prendre tout en sanglots dans ses bras ? Il ne le saura
20 jamais.
Quand il se retrouve près du poêle qui brûle dans l’office avant la cuisine, toute la famille est
en alerte. Oui, il a cru qu’il pouvait prendre le petit dans ses bras, mais celui-ci, quand il a
entendu leur langue, a reconnu l’ennemi. Regardez : ses petites mains sont encore bleues de
terreur. On le dorlote, on l’embrasse, on le passe de bras en bras. Il se console peu à peu. […]
25 Mais il sent que personne n’a compris ce qui a précédé, son rire avec le bel officier. Au lieu de
continuer à rire, il a été forcé dès sa petite enfance de vivre la haine. Il ne voulait pas ça. Il ne
voulait pas ça.

Bonjour vous pouvez me dire pourquoi le texte est a la 3 eme personne du singulier alors que c'est un texte autobiographique merci

Sagot :

personnellement, je ne pense pas que ça soit un texte autobiographique, parce qu'on utilise dans ce dernier la 1e personne du singulier, et en plus, l'auteur ne raconte pas vraiment sa vie, mais juste un élément moyennement marquant d'une biographie peut être.

P.S: je suis en 5e

Réponse :

Peut-être parce qu'il regarde son "lui d'avant" comme étant une autre personne, une personne qu'il n'est plus et qui a bien changé...

C'est un peu "capillotracté" mais c'est une possibilité!