Bonjour, aidez moi svp ! Je dois faire un commentaire linéaire sur le texte suivant :
Texte 1 : Duroy qui ne parvient pas à avancer dans la société suit les conseils de Madeleine et rend visite à Mme de Marelle qui l’invite avec les Forestier au restaurant.
Les huîtres d’Ostende furent apportées, mignonnes et grasses, semblables à de petites oreilles enfermées en des coquilles, et fondant entre le palais et la langue ainsi que des bonbons salés. Puis, après le potage, on servit une truite rose comme de la chair de jeune fille ; et les convives commencèrent à causer. On parla d’abord d’un cancan qui courait les rues, l’histoire d’une femme du monde surprise, par un ami de son mari, soupant avec un prince étranger en cabinet particulier.
Forestier riait beaucoup de l’aventure ; les deux femmes déclaraient que le bavard indiscret n’était qu’un goujat et qu’un lâche. Duroy fut de leur avis et proclama bien haut qu’un homme a le devoir d’apporter en ces sortes d’affaires, qu’il soit acteur, confident ou simple témoin, un silence de tombeau. Il ajouta : « Comme la vie serait pleine de choses charmantes si nous pouvions compter sur la discrétion absolue les uns des autres. Ce qui arrête souvent, bien souvent, presque toujours les femmes, c’est la peur du secret dévoilé. »
Puis il ajouta, souriant : « Voyons, n’est-ce pas vrai ? Combien y en a-t-il qui s’abandonneraient à un rapide désir, au caprice brusque et violent d’une heure, à une fantaisie d’amour, si elles ne craignaient de payer par un scandale irrémédiable et par des larmes douloureuses un court et léger bonheur ! »
Il parlait avec une conviction contagieuse, comme s’il avait plaidé une cause, sa cause, comme s’il eût dit : « Ce n’est pas avec moi qu’on aurait à craindre de pareils dangers. Essayez pour voir. »
Elles le contemplaient toutes les deux, l’approuvant du regard, trouvant qu’il parlait bien et juste, confessant par leur silence ami que leur morale inflexible de Parisiennes n’aurait pas tenu longtemps devant la certitude du secret.
Et Forestier, presque couché sur le canapé, une jambe repliée sous lui, la serviette glissée dans son gilet pour ne point maculer son habit, déclara tout à coup, avec un rire convaincu de sceptique : « Sacristi oui, on s’en paierait si on était sûr du silence. Bigre de bigre ! les pauvres maris ! »
Et on se mit à parler d’amour. Sans l’admettre éternel, Duroy le comprenait durable, créant un lien, une amitié tendre, une confiance ! L’union des sens n’était qu’un sceau à l’union des cœurs.
Mais il s’indignait des jalousies harcelantes, des drames, des scènes, des misères qui, presque toujours, accompagnent les ruptures.
Quand il se tut, Mme de Marelle soupira : « Oui, c’est la seule bonne chose de la vie, et nous la gâtons souvent par des exigences impossibles. »
Mme Forestier qui jouait avec un couteau, ajouta : « Oui... oui... c’est bon d’être aimée... » Et elle semblait pousser plus loin son rêve, songer à des choses qu’elle n’osait point dire. Bel-Ami, chapitre 5 , Maupassant, 1885.
Quelques pistes d’analyse :
-comparer la moralité de la princesse de Clèves et celle des personnages présents.
-Un personnage est ridicule. Trouvez lequel et expliquez pourquoi.
-Chercher en quoi cette scène est réaliste.
-Interroger les fonctions du dialogue, de l’anecdote.
-Mettre en lumière les techniques de séduction de Duroy. Analyser son argumentation et ses intentions.