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Bonjour, aidez moi svp il me manque une question et je n'y arrive pa...
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l.1 Cela devenait insupportable.
Sous ses fenêtres qui donnaient sur une petite place naguère charmante, le vacarme
des voitures, des moteurs ronflants ne s’arrêtaient jamais.
Même la nuit. Impossible de dormir avec les fenêtres ouvertes.
l.5 Non ce n’était vraiment plus tolérable.
Les enfants risquaient d’être écrasés en sortant de la maison. Plus une minute de paix.
[Par miracle, on lui proposa cette petite ferme isolée, abandonnée par son propriétaire,
et qui ne coûtait qu’une bouchée de pain.] Il fallait évidemment faire quelques réparations. Le
toit, la peinture. Installer aussi une salle de bains. Mais même avec ça, il s’en sortait très bien.
l.10 Et, au moins, il était chez lui.
Il achetait le lait, les oeufs, les légumes chez un fermier voisin pour la moitié du prix de
ces denrées en ville dans les grands magasins. Et des produits purs, naturels.
Le seul ennui, c’était les trajets en voiture – vingt kilomètres – quatre fois par jour. Mais,
bah, vingt kilomètres ! Une question d’un quart d’heure. (Sauf quand il y avait des
l.15embouteillages, des accidents, une panne, un contrôle de police, du brouillard, du verglas,
ou trop de neige.)
L’école aussi était un peu loin, mais une demi-heure de marche fait beaucoup de bien
aux enfants. (Sauf quand il pleut, quand il neige, quand il fait trop froid ou trop chaud.)
Mais, au fond, c’était le paradis.
l.20 Et il riait bien quand, en arrivant en ville, il garait sa voiture sur la petite place, souvent
même sous ses propres fenêtres de naguère. En respirant le gaz des tuyaux d’échappement, il
songeait avec satisfaction qu’il avait épargné tout cela à sa famille.
Puis, il y eut ce projet d’autoroute.
En consultant les plans affichés à l’hôtel de ville, il constata que la future route à six
l.25voies passerait au milieu de sa ferme, ou pas loin de là. Il en fut profondément ébranlé,
mais, l’instant d’après, il eut comme une illumination : si l’autoroute passait à travers sa ferme
ou son jardin, il serait indemnisé. Et avec l’indemnité il pourrait s’acheter une autre ferme,
ailleurs.
Pour en avoir le coeur net, il demanda une entrevue au responsable.
l.30 Celui-ci le reçut cordialement. Après l’avoir politiquement écouté, il lui expliqua qu’il
avait fait erreur en lisant les plans, car l’autoroute en question passait au moins à cent
cinquante mètres de distance de sa ferme. Donc, il ne pouvait être question d’une indemnité.
L’autoroute fut construite – magnifique ouvrage – et il y avait effectivement cent
cinquante mètres de distance entre celle-ci et la ferme.
l.35 D’ailleurs, le bruit, on l’entendait à peine, une sorte de bourdonnement continu auquel
on s’habituait très vite. Et le propriétaire de la ferme se consola en se disant qu’avec cette
autoroute il arriverait plus rapidement à son lieu de travail.
Mais, par prudence, il renonça à acheter le lait à la ferme voisine, car les vaches du
fermier broutaient à présent à la lisière de la grande route, où l’herbe, comme chacun le sait,
l.40contient beaucoup de plomb.
Six mois plus tard, on installa des réservoirs à gaz à cinquante mètres de sa ferme.
Deux ans plus tard, une usine d’incinération d’ordures ménagères, à quatre-vingts
mètres. De lourds camions arrivaient du matin au soir, et la cheminée de l’usine fumait sans
discontinuer.
l.45 Par contre, en ville, sur la petite place, la circulation et le stationnement furent interdits.
On y avait créé un petit square avec des parterres de fleurs, des buissons, des bancs pour
s'asseoir, et une aire réservée aux enfants.
Agota Kristof, « La campagne » (2005), paru dans C’est égal © Éditions du Seuil

1. Cite deux passages qui permettent de déceler l’ironie du texte.


Sagot :

Réponse :

L’autoroute fut construite – magnifique ouvrage – et il y avait effectivement cent

cinquante mètres de distance entre celle-ci et la ferme.

Explications :