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bonjour, je dois rédiger une introduction avec un plan dans le cadre d'un commentaire composé. pas besoin de rédiger un développement et une conclusion.
Consigne: relevez 10 idées (procédés, figures de styles ...) dans le texte.

La narratrice, dont la famille habite en province, évoque le souvenir de sa mère, revenant de l’un de ses séjours à Paris.

Elle revenait chez nous lourde de chocolat en barre, de denrées exotiques et d’étoffes en coupons, mais surtout de programmes de spectacles et d’essence à la violette, et elle commençait de nous peindre Paris dont tous les attraits étaient à sa mesure, puisqu’elle ne dédaignait rien.
En une semaine elle avait visité la momie exhumée, le musée agrandi, le nouveau magasin, entendu le ténor et la conférence sur la Musique birmane. Elle rapportait un manteau modeste, des bas d’usage, des gants très chers.
Surtout elle nous rapportait son regard gris voltigeant, son teint vermeil que la fatigue rougissait, elle revenait ailes battantes, inquiète de tout ce qui, privé d’elle, perdait la chaleur et le goût de vivre. Elle n’a jamais su qu’à chaque retour l’odeur de sa pelisse en ventre-de-gris1, pénétrée d’un parfum châtain clair, féminin, chaste, éloigné des basses séductions axillaires2, m’ôtait la parole et jusqu’à l’effusion.
D’un geste, d’un regard elle reprenait tout. Quelle promptitude de main ! Elle coupait des bolducs3roses, déchaînait des comestibles coloniaux, repliait avec soin les papiers noirs goudronnés qui sentaient le calfatage4. Elle parlait, appelait la chatte, observait à la dérobée mon père amaigri, touchait et flairait mes longues tresses pour s’assurer que j’avais brossé mes cheveux… Une fois qu’elle dénouait un cordon d’or sifflant, elle s’aperçut qu’au géranium prisonnier contre la vitre d’une des fenêtres, sous le rideau de tulle, un rameau pendait, rompu, vivant encore. La ficelle d’or à peine déroulée s’enroula vingt fois autour du rameau rebouté5, étayé d’une petite éclisse6 de carton… Je frissonnai, et crus frémir de jalousie, alors qu’il s’agissait seulement d’une résonance poétique, éveillée par la magie du secours efficace scellé d’or…
Colette, Sido, 1930.

Sagot :

Réponse :

Bonjour,

Relevez 10 idées (procédés, figures de style, etc...).

La narratrice, dont la famille habite en province, évoque le souvenir de sa mère, revenant de l’un de ses séjours à Paris.

Elle revenait chez nous lourde de chocolat en barre, de denrées exotiques et d’étoffes en coupons, mais surtout de programmes de spectacles et d’essence à la violette [accumulation], et elle commençait de nous peindre Paris [métaphore] dont tous les attraits étaient à sa mesure, puisqu’elle ne dédaignait rien.

En une semaine elle avait visité la momie exhumée, le musée agrandi, le nouveau magasin, entendu le ténor et la conférence sur la Musique birmane. Elle rapportait un manteau modeste, des bas d’usage, des gants très chers.

Surtout elle nous rapportait son regard gris voltigeant [métaphore], son teint vermeil que la fatigue rougissait, elle revenait ailes battantes [animation], inquiète de tout ce qui, privé d’elle, perdait la chaleur et le goût de vivre [métaphore]. Elle n’a jamais su qu’à chaque retour l’odeur de sa pelisse en ventre-de-gris, pénétrée d’un parfum châtain clair, [métonymie] féminin, chaste, éloigné des basses séductions axillaires, m’ôtait la parole et jusqu’à l’effusion.

D’un geste, d’un regard elle reprenait tout [gradation]. Quelle promptitude de main ! Elle coupait des bolducs roses, déchaînait des comestibles coloniaux, repliait avec soin les papiers noirs goudronnés qui sentaient le calfatage. Elle parlait, appelait la chatte, observait à la dérobée mon père amaigri, touchait et flairait mes longues tresses pour s’assurer que j’avais brossé mes cheveux… Une fois qu’elle dénouait un cordon d’or sifflant, elle s’aperçut qu’au géranium prisonnier contre la vitre d’une des fenêtres, sous le rideau de tulle, un rameau pendait, rompu, vivant encore. La ficelle d’or à peine déroulée s’enroula vingt fois [personnification] autour du rameau rebouté, étayé d’une petite éclisse de carton… Je frissonnai, et crus frémir de jalousie, alors qu’il s’agissait seulement d’une résonance poétique, éveillée par la magie du secours efficace scellé d’or

Explications :

En rappel, une figure de style est un procédé qui agit sur la langue et crée un effet de sens ou de sonorité.

Il existe des figures de répétition :

  • L'anaphore : c'est la répétition d'un mot ou d'un groupe de mot en début de phrase;
  • L'allitération et l'assonance : ce sont les répétions d'une même consonne ou d'une même voyelle dans un groupe de mots;
  • Le pléonasme : Il s'agit de l'emploi d'un terme superflu (exemple : monter en haut);
  • La gradation : des mots sont assemblés successivement de manière croissante ou décroissante;
  • Le parallélisme : reprend une structure syntaxique (exemple : partir pour tout laisser, quitter pour tout abandonner);
  • La répétition : le même mot est réécrit plusieurs fois;

Il y a aussi des figures d'analogie :

  • L'allégorie : on représente des valeurs abstraites avec des images concrètes;
  • La personnification : elle attribue des caractéristiques humaines à un objet, un animal. etc;
  • La comparaison : Il y a un comparé (celui que l'on compare à quelque chose), un comparant ('quelque chose') et un outil grammatical de comparaison (comme, tel que...);
  • La métaphore : c'est une comparaison plus directe car il n'y a aucun outil grammatical.
  • La métonymie : Elle remplace le contenu par le contenant, le symbole par la chose, l'objet par l'utilisateur, etc. Ex: manger son assiette.
  • L'hyperbole : Elle exagère l'expression d'une idée pour la mettre en relief. Utilisée dans l'ironie, la caricature, par exemple.
  • La périphrase : Elle remplace un terme par une expression. Ex : le roi des animaux pour le lion.

Les figures d'atténuation :

  • La litote : On suggère quelque chose mais on ne le dit pas clairement. Ex : Je ne suis pas peu satisfaite !;
  • La prétérition : On fait semblant de ne pas vouloir dire quelque chose, mais on le dit quand même. Ex : Je ne nomme personne.;
  • L'euphémisme : Il permet de rendre une réalité moins brutale. Ex : il s'est éteint;
  • L'antiphrase : On exprime le contraire de ce que l'on pense, c'est une figure ironique. Ex : Qu'est-ce que tu es malin !;

Les figures de construction :

  • L'antithèse : elle met en parallèle des mots qui désignent des réalités opposées. Ex : certains l'aiment chaud, d'autres l'aiment froid;
  • L'oxymore : deux mots opposés l'un à côté de l'autre. Ex : une force passive ;
  • L'asyndète : il n'y a aucun mot de liaison entre des groupes syntaxiques qui se suivent.;
  • La polysyndète : c'est le contraire de l'asyndète, c'est-à-dire qu'il y a une exagération des mots de liaison.

https://nosdevoirs.fr/devoir/1895628