Bonjour pouvez m'aider s'il vous plait ? Je vous met le texte et les question en dessous
FORET
Scène 3
La lumière du soleil passe à travers les feuilles, Harold et Maude achèvent de planter le petit arbre.
Maude tasse la terre du tronc et se redresse.
MAUDE. – Voilà. Il sera très heureux ici.
HAROLD. – C’est de la bonne terre.
MAUDE. – J’aime le contact de la terre, et son odeur. Pas vous ?
HAROLD. – Je ne sais pas.
MAUDE. – Quelle merveille, toute cette vie autour de nous ! Rien que des êtres vivants. [...]
MAUDE. – Adieu, petit arbre. Pousse, verdis et meurs pour nourrir la terre. Venez je veux vous
montrer
quelque chose. (Ils s’avancent et s’arrêtent auprès d’un grand arbre).Qu’est-ce que vous en dites de cet
arbre ?
HAROLD. – Il est grand.
MAUDE. – Attendez d’être en haut.
HAROLD. – Vous n’allez pas grimper ?
MAUDE. – Et pourquoi non ? Je le fais à chaque fois que je viens ici. Venez. C’est un arbre sans
difficulté.
(Elle commence à grimper.)
HAROLD. – Et si vous tombez ?
MAUDE. – Spéculation 1
hautement improbable, de toute façon stérile. (Elle regarde d’en haut.) Vous
venez
ou je vous décris le panorama ?
HAROLD. (avec un soupir). – D’accord, d’accord. Je viens.
Il commence son escalade.
MAUDE. – Pas mal. Il y a de l’idée. Vous le regretterez pas. Du sommet, la vue est magnifique.
HAROLD. – J’espère.
MAUDE atteint le sommet et s’installe sur une grosse branche.
MAUDE. – Sublime. Regardez, là il y a un escalier tout juste fait pour vous. Allons, un petit effort.
(Harold à son tour parvient au sommet et s’assied auprès de Maude en s’agrippant fermement au
tronc).
Vivifiant, non ?
HAROLD. – Oui, c’est... c’est haut ! [...]
MAUDE. – J’aurais dû monter mon sac. Je pourrais tricoter ici.
HAROLD (qui commence à descendre). – Je vais le chercher.
MAUDE. – Merci, Harold. Rapportez donc le cornet de pistaches. J’ai envie de grignoter quelque chose.
Vous
avez faim ?
HAROLD. – Un peu.
MAUDE. – Il y a aussi des oranges. Attendez une seconde. Je descends moi aussi.
HAROLD (qui commence à se détendre). – La plupart des gens ne vous ressemblent pas. Ils vivent tout
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seuls,
dans leur château. Comme moi.
MAUDE. – Château, roulotte, chaumière. Chacun vit enfermé. Mais on peut ouvrir les fenêtres, baisser
le
pont-levis, partir en visite, découvrir les autres, s’arrêter, voler !
Ah ! c’est si bon de sauter le mur et de dormir à la belle étoile !
Ils sont arrivés en bas. [...]
MAUDE. – Vous connaissez l’histoire de deux architectes qui viennent voir le Bouddha2
pour lui
demander de
l’argent ? Le premier construisait un pont et le Bouddha fut très impressionné. Il se mit à prier et un
grand
taureau blanc apparut, avec un sac d’or sur le dos. « Prends-le, dit le Bouddha, et construis d’autres
ponts.»
Le deuxième construisait un mur. « C’est un excellent mur », dit le Bouddha, un peu solennel comme
d’habitude. Il se mit en prière, le taureau surgit, se dirigea vers l’architecte et s’assit tout simplement
sur lui.
HAROLD (qui éclate de rire). – Maude !
Vous avez inventé cette histoire.
MAUDE. (qui rit avec lui) – Mais c’est vrai ! Le monde n’a plus besoin de murs ! Nous devons mettre le
nez
dehors et construire de plus en plus de ponts.
Elle rit.
HAROLD – J’en découvre des choses avec vous !
(1) Spéculation : supposition
(2) Bouddha : nom sous lequel on désigne le fondateur de la religion bouddhiste.
Colin Higgins, Harold et Maude, © Editions Denoël
* PREMIÈRE PARTIE *
QUESTIONS (15 points)
• LE TEXTE THÉÂTRAL
1. Donnez trois raisons qui permettent à un lecteur d’identifier immédiatement ce
texte comme un texte de théâtre. (1,5 point)
2. Quel est le temps le plus utilisé ? Justifiez son emploi. (1 point)
3. « Il sera très heureux ici ».
Comment le lecteur peut-il identifier à qui et à quoi renvoient « Il » et « ici » ?
De quelle façon le spectateur y parvient-il ? (2 points)