Bonjours, j’aurais besoins d’aide pour rédiger une contraction de texte sur Eloge de la fuite 1976 Henri Laborit au quart de sa longueur voici l’extrait :
« De toute façon, si vous rencontrez quelqu'un vous affirmant qu'il sait comment on doit élever des enfants, je vous conseille de ne pas lui confier les vôtres. Les parents, en paroles du moins, consciemment, désirent avant tout le bonheur de leurs enfants. Nous aurons à revenir plus loin sur cette notion du bonheur, et il est ici difficile d'envisager ce qu'il convient de faire pour que des enfants aient plus tard une vie heureuse, sans avoir précisé où se cache ce que l'on appelle le bonheur. Nous nous contenterons donc de souligner que dans la majorité des cas les parents jugent à l'avance, en adultes qui savent ce qu'est la vie, ce qui doit être enseigné à l'enfant pour qu'il ait le plus de chances
possible, plus tard, de trouver le bonheur. Ils savent, ou croient savoir, que le bonheur est fonction du niveau atteint dans l'échelle hiérarchique, qu'il' dépend de la promotion sociale. L'enfant entre donc très tôt dans la compétition. Il doit être premier en classe, bon élève, faire des devoirs, apprendre ses leçons qui toutes déboucheront plus ou moins tôt sur un acquis professionnel. Plus cet acquis atteindra un haut degré d'abstraction, plus celui qui le possède sera capable de s'intégrer dans le processus de production de marchandises, au niveau de l'invention, du contrôle, de la gestion des machines, seules capables de faire beaucoup d'objets en peu de temps ou dans la protection légale ou armée de la propriété privée, et plus il bénéficiera d'une promotion sociale lui assurant le bonheur. Sans doute, « tout cela n'est rien quand on n'a pas la santé », d'autant que sans elle, pas de force de travail efficace. D'où la notabilité dont bénéficie aussi, suivant des échelles hiérarchiques bien entendu, toute activité qui s'attache au service de l'hygiène et de la santé.
Ainsi, l'homme des sociétés industrielles va enseigner à ses enfants, et d'autant plus parfois qu'il a plus souffert lui-même de sa soumission aux hiérarchies, qu'il est situé plus bas sur leurs échelles, à s'élever sur celles-ci. Il est évidemment facile pour un fils de bourgeois et qui le demeure lui-même, de critiquer ce comportement, alors que tout son environnement lui a facilité son accession à un pouvoir relatif. De même, l'absence d'indépendance économique dans une société entièrement organisée sur la valeur économique des individus, ne peut être non plus considérée comme un facteur favorisant le bonheur. Comment se regarder soi-même avec une certaine tendresse, si les autres ne vous apprécient qu'à travers le prisme déformant de votre ascension sociale, lorsque cette ascension n'a pas dépassé les premières marches? Comment peut-on parler d'égalité quand le pouvoir, qui crée les inégalités de toutes les espèces, s'acquiert par l'efficacité dans la production, la gestion et la vente des marchandises ?
Ainsi, lorsque des parents sont persuadés que le bonheur s'obtient par la soumission aux règles imposées par la structure socio-économique, il est compréhensible qu'ils imposent à leurs enfants l'acquisition coercitive des automatismes de pensée, de jugement et d'action conformes à cette structure. Mais s'ils pensent que le bonheur est une affaire personnelle, que l'équilibre biologique s'obtient par rapport à soi-même et non par rapport à la structure socio-économique du moment et du lieu, ce seront sans doute, pour l'ensemble social, de mauvais éducateurs, mais peut-être seront-ils de bons parents pour leurs enfants, si ceux-ci ne sont pas happés plus tard par le conformisme qu'ils peuvent alors peut- être leur reprocher de ne pas leur avoir appris. »
Je remercie d’avant toute les personnes qui prendront le temps de m’aider