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Sagot :
Réponse :
traite négrière.
Le père (adoptif) de Julien possède "la plus grosse chocolaterie de la région" nantaise et c'est à Haïti qu'il "s'approvisionne en fèves de cacao". Voici donc le jeune héros embarqué à destination de l'île sur les traces de ses origines, accompagné de Gabriel, "un jeune séminariste qui servait de surveillant et d'aide-infirmier à l'institution" où Julien fait ses études.
La majeure partie de l'histoire se déroule donc en mer. C'est lorsque l'équipage découvre "des fers à esclaves" sur le navire qu'il comprend participer malgré lui à la traite négrière... Ce commerce des Noirs pose un véritable cas de conscience à Gabriel : "Nous n'avons pas le droit d'acheter des hommes ni de les revendre. L'homme est une créature de Dieu, et une créature libre." La scène à la captiverie de l'île de Gorée, au large du Sénégal, est touchante : on y voit Gabriel déchiré à l'idée de devoir sélectionner, en tant que "chirurgien", les individus en meilleure santé (et donc abandonner les autres à leur sort). Sur le Prince sauvage, même si ces Noirs sont mieux traités que sur les autres négriers, il ne faut pas oublier que "on les enfermait dans un bateau. On les arrachait à leur pays. On les emmenait en esclavage dans une contrée si lointaine que jamais ils ne pourraient revoir leur ciel"...
Julien est loin de partager cette éthique. Uniquement "préoccupé de ses petits problèmes" et de son rôle de "mascotte du bord" grâce à ses talents de violoniste ("de son violon dépendait la suite du voyage"), il se comporte souvent en garçon capricieux et égoïste (mais il n'a que douze ans !). Il faudra qu'un événement le précipite dans l'entrepont avec les Noirs pour qu'il réalise leur calvaire ("L'odeur et la promiscuité devenaient insupportables"). Il se rendra compte également que les affirmations du capitaine ("Ces êtres noirs n'étaient pas vraiment des hommes", "leur âme était noire", etc.) ne sont que croyances et superstitions : "Depuis qu'il s'était rendu compte qu'eux aussi avaient un nom, qu'ils savaient sourire, qu'ils le reconnaissaient (mais que s'était-il imaginé?), il n'avait plus peur du tout."
La dernière partie, à Haïti, plonge le lecteur au cœur d'une plantation de cacao. Allant au-devant des habitants (maintenant qu'il n'a plus peur !), Julien interroge les uns et les autres et finira par connaître "son" histoire. L'aventure l'aura rendu "plus grand, avec l'air plus sérieux", et avec la "petite graine de cacao" qu'il en rapporte, la boucle est bouclée !
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