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Sagot :
Réponse :
En proposant aux classes de premières un parcours sur l’alchimie poétique, les nouveaux programmes se réfèrent bien sûr à la relation bien particulière que Baudelaire entretient avec sa ville, avec son Paris, son « vice vénérable étalé dans la soie », Paris sa « très belle », sa « charmante » qu’il interpelle dans l’« Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal » en 1861.
Ce poème est tout à la fois une adresse et un reproche ; y affleurent les sentiments mêlés d’attirance et de répulsion de l’amant-poète. Mais Baudelaire révèle ici surtout son secret essentiel et du laid jaillit le précieux :
« Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence,
Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. » (Ibid.)
Le parcours associé à l’étude des poèmes des Fleurs du Mal s’intitule « Alchimie poétique : la boue et l’or » et interroge nécessairement le rôle de l’artiste alchimiste qui pose son regard sur les rebuts du monde, sur « une charogne » ou sur « une mendiante rousse » dans le poème 88 des« Tableaux parisiens » (Fleurs du Mal, 1857) : son « haillon trop court » devient « un superbe habit de cour », la pauvresse est la muse du poète, le modèle qui enrichit son art. Car le poète aime la beauté dans ce qu’elle a d’ambigu, de rebutant même :
« Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux »
(Poème 24, « Spleen et idéal »).
Pour Baudelaire, le monde offre des déchets, des débris, des résidus en zones de bas-fond, comme cette
« Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté » (Ibid.)
Dans la boue se trouve l’or. Tout comme dans le poème « Une Charogne » tiré de « Spleen et idéal ». Baudelaire y remémore à son amante, sa beauté, à son « âme » un spectacle contrasté :
« Le soleil rayonnait sur cette pourriture »,
« Et le ciel regardait la carcasse superbe ».
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