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Bonjour !

J'ai à faire un commentaire sur l'incipit d'Une partie de campagne, de Maupassant, et j'ai un peu de mal...
J'ai commencé à faire quelques analyses, notamment sur la narration, mais je ne trouve pas de figures de style à proprement parler. Je n'arrive pas également à construire mon plan (en 3 thèses et 3 sous parties). J'avais pensé à "En quoi l'extrait proposé présente-il, tout en répondant aux exigences traditionnelles de l'incipit, une critique de la petite bourgeoisie ?" mais cela ne me conduirait qu'à 2 parties... Quelques pistes à me suggérer ?

Voici le texte:

On avait projeté depuis cinq mois d'aller déjeuner aux environs de Paris, le jour de la fête de Mme Dufour, qui s'appelait Pétronille. Aussi, comme on avait attendu cette partie impatiemment, s'était-on levé de fort bonne heure ce matin-là.

M. Dufour, ayant emprunté la voiture du laitier, conduisait lui-même. La carriole, à deux roues, était fort propre ; elle avait un toit supporté par quatre montants de fer où s'attachaient des rideaux qu'on avait relevés pour voir le paysage. Celui de derrière, seul, flottait au vent, comme un drapeau. La femme, à côté de son époux, s'épanouissait dans une robe de soie cerise extraordinaire. Ensuite, sur deux chaises, se tenaient une vieille grand-mère et une jeune fille. On apercevait encore la chevelure jaune d'un garçon qui, faute de siège, s'était étendu tout au fond, et dont la tête seule apparaissait.

Après avoir suivi l'avenue des Champs-Élysées et franchi les fortifications à la porte Maillot, on s'était mis à regarder la contrée.

En arrivant au pont de Neuilly, M. Dufour avait dit : " Voici la campagne enfin ! " et sa femme, à ce signal, s'était attendrie sur la nature.

Au rond-point de Courbevoie, une admiration les avait saisis devant l'éloignement des horizons. A droite, là-bas, c'était Argenteuil, dont le clocher se dressait ; au-dessus apparaissaient les buttes de Sannois et le Moulin d'Orgemont. A gauche, l'aqueduc de Marly se dessinait sur le ciel clair du matin, et l'on apercevait aussi, de loin, la terrasse de Saint-Germain ; tandis qu'en face, au bout d'une chaîne de collines, des terres remuées indiquaient le nouveau fort de Cormeilles. Tout au fond, dans un reculement formidable, par-dessus des plaines et des villages, on entrevoyait une sombre verdure de forêts.

Le soleil commençait à brûler les visages ; la poussière emplissait les yeux continuellement, et, des deux côtés de la route, se développait une campagne interminablement nue, sale et puante. On eût dit qu'une lèpre l'avait ravagée, qui rongeait jusqu'aux maisons, car des squelettes de bâtiments défoncés et abandonnés, ou bien des petites cabanes inachevées faute de paiement aux entrepreneurs, tendaient leurs quatre murs sans toit.

De loin en loin, poussaient dans le sol stérile de longues cheminées de fabriques, seule végétation de ces champs putrides où la brise du printemps promenait un parfum de pétrole et de schiste mêlé à une autre odeur moins agréable encore.

Enfin, on avait traversé la Seine une seconde fois, et, sur le pont, ç'avait été un ravissement. La rivière éclatait de lumière ; une buée s'en élevait, pompée par le soleil, et l'on éprouvait une quiétude douce, un rafraîchissement bienfaisant à respirer enfin un air plus pur qui n'avait point balayé la fumée noire des usines ou les miasmes des dépotoirs.

Sagot :

Voici quelques éléments qui pourront te servir:
*Le début de la nouvelle  décrit le départ pour la journée des Dufour, puis le déroulement des paysages au fil du voyage qui les mène à Bezons.  Maupassant  donne beaucoup de détails sur la description des paysages ; il connaît visiblement les lieux et les paysages.
*
Le lecteur découvre le paysage en même temps que les personnages. L'auteur donne énormément de détails dans sa description. La focalisation est basée sur 
un point de vue externe; le lecteur ne possède qu'un foyer de perception restreint limité aux dialogues et aux gestes des personnages.
*La nouvelle est du type narratif et descriptif.   L'incipit est découpé en 3 parties : la ville, le départ ; la banlieue, son délabrement ; la campagne = destination
*Le choix des lieux et l'organisation du trajet reflètent des goûts bourgeois. 
       *L'auteur porte un jugement péjoratif sur la famille Dufour, et un jugement ironique lors de la description de Mme Dufour qui est le personnage le plus mis en valeur dans la nouvelle. Plus généralement Maupassant partage sa révolte par rapport à la classe sociale des petits bourgeois.     
*l'auteur décrit le paysage de banlieue de façon dépréciative en utilisant le champ lexical de la saleté.
  « On eût dit qu’une lèpre l’avait ravagée, qui rongeait jusqu’aux maisons, car des squelettes de bâtiments défoncés et abandonnés, ou bien des petites cabanes inachevées faute de paiement aux entrepreneurs, tendaient leurs quatre murs sans toit. De loin en loin, poussaient dans le sol stérile de longues cheminées de fabriques, seule végétation de ces champs putrides où la brise du printemps promenait un parfum de pétrole et de schiste mêlé à une autre odeur moins agréable encore. »    en opposition avec les bienfaits de la campagne ( air pur, rafraichissement) 
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